Face aux critiques que soulève sa candidature, Sylvie Goulard ne dévie pas de sa ligne de défense. Elle ne compte pourtant que peu de soutiens, même au sein de sa famille politique.
Sylvie Goulard tient son cap.
Les élus européens lui ont donc redemandé, dans les questions écrites qu’ils lui ont envoyées vendredi, si elle démissionnerait en cas de mise en examen. Le refus est net : dans un tel cas, elle verra avec la présidente élue de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, si elle peut continuer à exercer ses fonctions.
Ensuite, elle explique qu’elle a travaillé avec Mario Monti, ancien commissaire et Premier ministre italien, puis avec Guy Verhofstadt, alors président du groupe libéral au Parlement européen, tous deux connus pour leur cumul d’activités rémunératrices, afin de planifier la stratégie et le travail du «conseil pour le futur de l’Europe», une initiative de la fondation Berggruen. Elle a aussi participé à trois conférences en 2014.
De même, elle affirme qu’elle n’a pas mis en contact Nicolas Berggruen et Emmanuel Macron, qui se sont rencontrés lors d’une conférence organisée par son think tank à Sciences Po en mai 2013. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle a elle-même fait la connaissance du financier. Bref, si la famille Berggruen a bien participé au financement de la campagne de Macron, c’est indépendamment d’elle.
Si Emmanuel Macron parvient finalement à imposer sa candidate, il aura emporté une seconde victoire sur le Parlement européen en moins de trois après lui avoir fait avaler la candidature d’Ursula von der Leyen. Pour quel bénéfice politique ? Personne n’a de réponse à Bruxelles : Goulard sortira durablement affaiblie de l’exercice et le Parlement prendra un jour ou l’autre sa revanche.
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