Won Jy, plasticien d'origine coréenne, présente une exposition au Centre d'art contemporain CACN à Nîmes. Son travail interroge les représentations et invite à l'émerveillement et au regard critique.
Regarder autrement… Ce pourrait être l’un des fils conducteurs de l’œuvre de Won Jy , plasticien d’origine coréenne diplômé de l’école des Beaux-arts de Nîmes , qui prend de multiples directions mais invite toujours à observer, à s’interroger, à faire un pas de côté, à questionner les représentation s. Et ce qui est beau, c’est que cela permet tour à tour et parfois en même temps, à la fois l’émerveillement et le regard critique.
L’Origine du monde, qui ouvre l’exposition qu’il présente au Centre d’art contemporain CACN relève de l’émerveillement que l’on peut éprouver lors d’une balade au bord d’une rivière devant un caillou fendu, dont la forme évoque le fameux tableau de Courbet représentant un sexe féminin. Mais l’artiste, dont l’atelier est installé au cœur de Pissevin, dans la galerie Wagner promise à la démolition, s’interroge aussi sur les gravats, les pierres artificielles produites par les démolitions, les nouveaux paysages… Un travail autour de l’accueil et de l’hospitalité Avec les gravats des destructions en cours, récupérés à la décharge, Won Jy produit une fontaine baroque et déglinguée, à la poésie cabossée. Ces travaux produisent de nouvelles pierres, que l’artiste transforme grâce aux algorithmes et à l’hydrographie (peinture utilisée pour le tuning) en vestiges rétrofuturistes. Dans cette interrogation autour des représentations, Won Jy a beaucoup travaillé autour de la notion d’accueil, d’hospitalité, de changement de point de vue. Cela prend une forme métaphorique avec la figure mal-aimée du pigeon urbain. Quand il était étudiant, Won Jy organisait des funérailles dans sa cave pour les oiseaux morts dans les rues. Aujourd’hui, les cadavres donnent naissance à des columbariums ou des sculptures sarcophages avec les formes des faux pigeons utilisés comme des leurres par les chasseurs. Le pigeon, figure de l’indésirable Pour Won Jy, le pigeon est la figure même de l’autre indésirable. L’artiste se souvient des commentaires lyriques lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Séoul en 1988. La Corée, son pays natal, avait libéré 3 000 pigeons, symbolisant la paix. 'C’est l’espèce des rues qui avait été importée. Et 30 ans plus tard, elle a été classée nuisible', explique l’artiste, fasciné et effrayée par 'cette chute de valeur. Son statut a changé, mais le pigeon reste le même, c’est la société qui a changé.' L’indésirable aujourd’hui, c’est le pigeon, mais aussi souvent le sans-abri ou l’étranger. Pour ses matelas en béton et pierres du Gardon, Won Jy s’inspire des 'dispositifs de prévention situationnelle', terme barbare pour désigner ce qui est mis en place pour empêcher l’installation des personnes à la rue. Engagé dans le secours aux sans-papiers, il a récupéré des chaussures abandonnées dans un squat de Valdegour qui a longtemps abrité des mineurs non accompagnés pour les transformer en sculpture, après le passage d’une machine à crépir. 'En coréen, rappelle l’artiste, on utilise l’expression pierre roulante pour définir un étranger qui arrive et qui déloge une pierre fixe'. Jusqu’au 19 avril. Mardi au samedi, 11 h-18 h. Ateliers enfants mercredis 12 et 26 février, 14 h. Rencontre projection samedi 15 février, 15 h. Dernier jour ce samedi 8 février pour voir le projet 'Suplicar el duende' de Marjorie Nastro, en partenariat avec le théâtre de Nîmes et le festival flamenco. Centre d’art contemporain CACN, 4 place Roger-Bastide, Nîmes. Entrée libre. 09 83 08 37 44
Won Jy Exposition Centre D'art Contemporain CACN Nîmes Art Sculpture Pigeon Représentation Accueil Hospitalité
France Dernières Nouvelles, France Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Les plus beaux villages de France tiendront pour la première fois leur congrès en NormandieL'annonce a été faite lors des vœux du maire de Lyons-la-Forêt. Les plus beaux villages de France tiendront leur congrès en mars 2025 dans la commune. Une première en Normandie.
Lire la suite »
« Je suis inquiet de voir partir Nîmes à hue et à dia »Jean-Paul Fournier, édile LR de Nîmes, en 2024.
Lire la suite »
Nîmes : tirs de kalachnikov, intimidations, violences, des opérations punitives filmées et diffusées sur les rPlusieurs opérations du banditisme local, commises ces derniers jours à Nîmes, ont été filmées et diffusées. Le phénomène de ces mises en scène des violences inquiète. Explications.
Lire la suite »
Nîmes : Violences extrêmes et règlements de comptes filmés sur les réseaux sociauxPlusieurs vidéos montrant des violences extrêmes et des règlements de comptes potentiellement liés au narcotrafic ont été diffusées sur les réseaux sociaux à Nîmes. Les images, qui présentent des agressions violentes, des intimidations et des tirs, suscitent l'inquiétude et la polémique.
Lire la suite »
Nîmes perd une place dans le classement des villes où il fait bon vivreLe site 'Villes de rêve' a publié son classement des villes et villages où il fait bon vivre. Annecy arrive en tête, tandis que Nîmes recule et est devancée par plusieurs villes d'Occitanie.
Lire la suite »
Football : avant la réception de Valenciennes, Nîmes Olympique, un club et un entraîneur en dangerNîmes reçoit Valenciennes ce vendredi 31 janvier à 19 h 30 aux Antonins, pour le compte de la 19e journée de National. Le club est menacé de relégation. Et son entraîneur, Adil Hermach, de perdre son poste…
Lire la suite »