La rupture entre l'AES et la Cedeao s'est faite après le coup d'État au Niger, en juillet 2023, le sixième dans la région en trois ans (deux au Mali, deux au Burkina et un en Guinée).
algré les efforts diplomatiques déployés ces derniers mois par les pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest , notamment, soutenu par le président togolais, l'Alliance des États du Sahel – composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger – est restée inflexible.
À l'inverse, le discours souverainiste, parfois populiste, des juntes séduit. La menace d'intervention armée de l'organisation au Niger en juillet 2023 finit de braquer les militaires au pouvoir. Ils dénoncent la posture « sous influence étrangère » de la Cedeao qu'ils accusent d'être devenue une « menace pour ses États et ses populations ».
Les enjeux sont considérables, d'abord sur le plan économique et social. En instaurant un passeport commun dès les années 2000,. Avec le retrait de l'organisation régionale, de graves obstacles à la circulation pourraient surgir, menaçant particulièrement les importantes diasporas malienne, burkinabé et nigérienne, installées dans d'autres États .
Avec 70 millions d'habitants en moins, la Cedeao verra son PIB chuter tandis qu'une augmentation des prix des denrées risque de fragiliser les populations sahéliennes. Pour autant, si les facilités actuelles sont moindres, cela ne signifie pas pour autant la fin des relations économiques. Des accords de coopérations seront probablement conclus dans le futur, tant les relations sont essentielles pour les deux camps.
Crise au Sahel : en Côte d'Ivoire, les diasporas du Mali, du Burkina Faso et du Niger scrutent l'horizon, mais aussi minimiser le plus possible les conséquences sur les populations. Consciente des enjeux dans la balance, la Cedeao sait que le moment est critique pour elle.
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