«Une question transperce notre audience, la transcende, la précède et la dépasse : pourquoi les Juifs ?»

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L’importance de l’attentat de l’Hyper Cacher a souvent été amoindrie par celui de «Charlie Hebdo». La plaidoirie des parties civiles au cours du procès qui a lieu actuellement était l’occasion d’éclairer leur aspect à la fois unique et tristement connu. Verbatim.

Il y a des dates, des lieux, des visages que l’on n’oublie jamais. C’est une chose, d’apprendre, de réfléchir, mais c’est une autre de voir, de sentir…

Plus de cinq ans plus tard, les circonstances indépendantes de notre volonté, le bouleversement de votre calendrier ont voulu, comme une boucle qui se referme, que nous finissions ensemble les plaidoiries des parties civiles… que ma voix devancerait la sienne pour que s’achèvent enfin, par un verdict, ces froides journées de janvier qui ont fait basculer notre pays dans la tristesse et la peur.

Depuis que votre Cour examine les assassinats des 7, 8 et 9 janvier 2015, combien de nouveaux attentats, combien de morts ? Et encore contreet encore à la rue Nicolas-Appert : un crime sur le lieu du crime contre les mêmes victimes désignées ! Puis Samuel Paty, décapité pour avoir montré, non l’horreur, mais la satire. Puis encore des décapitations à la basilique de Nice.

Nous ne connaissons rien à opposer à la décapitation que la règle de droit. Et pour contrevenir au terrorisme qui s’attaque à nos libertés, rien à lui objecter sinon le procès libre qui garantit à ceux qui y sont accusés, le droit de parler, de parler en dernier, de garder le silence, de choisir leur défense et d’être jugé au terme d’une procédure équitable et contradictoire. La justice est le contrepoint du terrorisme.

Nous étions écartelés entre le souhait de nos clients de voir ce procès arriver à son terme et notre conscience professionnelle qui était heurtée par le procédé qui nous était proposé. Du moins celles qui le peuvent, qui n’ont pas été découragées par le temps, par l’épreuve, par l’usure.La première des questions qui vient avant même de s’interroger sur qui, c’est COMMENT ?

Certes, personne, hors de ceux qui ont encouragé, revendiqué ou sponsorisé ces attentats, ne s’en est félicité. Mais la triste réalité, c’est que personne ne les a trouvés scandaleux. «Cet attentat odieux voulait frapper des Israélites qui se rendaient à la synagogue et a visé des Français innocents.»

Il a fallu attendre le 11 janvier 2015 pour qu’enfin un pays se lève, et proclame aux yeux du monde que lorsque l’on vise des policiers parce qu’ils nous protègent, des journalistes parce qu’ils écrivent ou dessinent ou des Juifs… parce qu’ils sont juifs, l’on porte atteinte de manière directe, indistincte et indivisible aux intérêts fondamentaux de la nation.

Ce sont des vies certes pas interrompues, mais brisées qui se sont échouées ici et qui s’accrochent à votre barre.

Comment, alors qu’ils ont été exposés à un risque de mort immédiat, la procédure retient qu’ils ont subi une simple séquestration ? Alors je le répète, et cette question vaut avant tout pour le ministère public, qui représente l’accusation mais aussi la société tout entière, à commencer par les parties lésées : comment est-ce possible ? Comment à ce point ce qui s’est passé pourrait échapper à sa prévention ?C’est le sens des dispositions de l’article 351 alinéa 1«S’il résulte des débats que le fait comporte une qualification...

Cette dernière condition n’est pas vraiment en débat : l’assassin est venu pour tuer. Il a tué certaines personnes. Mais n’a épargné personne puisque c’est l’assaut des forces de l’ordre et la mort du terroriste qui mettra fin au crime.

Cela est parfaitement corroboré par la retranscription en procédure des propos de Coulibaly issus de sa caméra Gopro :«Levez-vous où j’vais vous allumer»Coulibaly n’avait pas de cibles dénommées, il avait des cibles désignées en raison de leur naissance, de leur religion, réelle ou supposée. Alors je le dis, pour l’esprit de justice, cette question n’est pas à nos yeux subsidiaire. Elle n’est pas accessoire. Et quelle que soit la réponse que vous y apporterez quant à la culpabilité de Messieurs Polat et Belhoucine, nous ne comprendrions pas qu’elle ne soit pas à poser. Parce que ne pas retenir la question, c’est poursuivre la conjuration du silence autour de l’antisémitisme.

On examinerait l’achat des armes, leur financement, la radicalisation, mais déterminer pourquoi des victimes sont des victimes, cela n’intéresserait personne ? Les jihadistes n’ont que la haine des Juifs au bout de leurs sourates, et la justice ne considérerait pas l’antisémitisme ? Surtout, le président du Crif vous a rappelé les douze noms de ces Français tués depuis 2003 du fait de leur appartenance à la religion juive.

C’était un antisémitisme à bas bruit, périphérique… Nous l’avions dénoncé avec l’UEJF : dans un livre blanc,Et là où la situation devenait de plus en plus préoccupante, dès le début des années 2000, c’était dans le lieu où se forge la conscience et où se combat le préjugé : l’Education nationale. Pendant que ce tribunal condamnait quinze fois de suite Dieudonné, Soral, pour des publications, des sketchs, des spectacles antisémites, les mêmes constituaient des fonds de commerce de la haine antijuive, vue et acclamée en toute impunité par des millions de personnes en France.

Entre l’attentat de la rue Copernic et celui de l’Hyper Cacher, les Juifs ont été la cible la plus constante et la plus éprouvée du terrorisme en France, sans aucune prise de conscience. Par bêtise, par ignorance, pour se rassurer aussi, on s’est dit : «Tant que c’est contre les Juifs, c’est pas pour nous».

Ainsi s’ouvre sur le souvenir de l’humiliation reçue dans l’enfance, le dernier ouvrage d’Albert Cohen,Depuis les faits qui se sont déroulés le 19 mars à l’école Ozar-Hatorah, chaque Français juif dépose ses enfants à l’école avec un pincement au cœur.

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