Un marché du gaz chamboulé à jamais par la guerre en Ukraine ? ➡️
sous l’égide du ministère des Armées, sur le manque chronique de gaz naturel auquel est exposée l’UE à l’avenir, « faute d’avoir appris à se passer de gaz naturel ». Le Shift project commence par là : certes, la consommation de gaz de l’UE a baissé en 2022, autour des 366 milliards de m³. Mais elle est globalement stable depuis 2010, autour des 400 millions de m³.
Avec de tels volumes, impossible pour l’UE d’atteindre une quelconque souveraineté sur cette énergie. « La production de gaz naturel de l’Europe, hors Russie, n’a couvert que 12 % de sa consommation en 2022. Et surtout, elle est en déclin depuis vingt ans, expliquait récemment Matthieu Auzanneau, directeur du Shift Project. La raison est géologique : une grande partie des puits exploités en mer du Nord ont atteint leur pic de production.
que s’est tourné essentiellement l’UE depuis un an. Condensé à l’état liquide, il a l’avantage de pouvoir être transporté par bateaux et de très loin. « Le GNL représente aujourd’hui la moitié de nos importations », souligne Armelle Lecarpentier. Le grand gagnant : les Etats-Unis, avec son gaz de schiste.
Le conflit en Ukraine a donc rebattu les cartes géopolitiques du gaz, faisant passer la dépendance de l’UE du gaz russe au GNL. Et Matthieu Auzanneau ne la décrit pas comme beaucoup plus confortable. « Du GNL, en tout cas, il n’y en aura pas pour tout le monde », insiste le directeur du Shift Project. Et de rappeler que « l’Asie est en train d’égaler voire de dépasser l’Europe en tant que plus gros importateur mondial de gaz ».
Le think-tank ne voit alors qu’une solution pour l’UE de sortir de cette position d’extrême vulnérabilité - ou de limiter le plus possible son exposition - : « celle de transformer son économie pour la rendre sobre en énergie, appuie Matthieu Auzanneau. Plus on saura décarboner, plus on saura se passer de gaz naturel, et plus on sortira de la zone de récifs dans laquelle nous sommes.
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