Remarques dégradantes, accusations de mensonges... Lors de ces procès, les victimes ont souvent l'impression d'une inversion des rôles, de se retrouver sur le banc de l'accusé.
« Qui est la coupable dans cette salle d’audience ? », a lancé Gisèle Pélicot, mercredi 18 septembre dernier, au procès des viols de Mazan. Largement relayée dans la presse, la question de la plaignante fait écho à ce que dénoncent depuis longtemps les victimes qui portent plainte pour viols : la virulence des procès.
Plus d’un an et demi après la confrontation, « je suis en état post-traumatique », confie cette femme, dont l’ex-conjoint a été reconnu coupable et condamné à 12 années de réclusion criminelle. « Et mes traumatismes, ce sont les souvenirs du procès. » Plusieurs jours durant, la vie privée de la plaignante est passée au crible. Blandine Hupert, victimes de viols incestueux, a vécu le procès comme une « grosse atteinte à intimité ». Sans l’avoir prévenue, « les avocats ont projeté des photos , très jeune et toute nue, sur l’écran géant de la salle d’audience », raconte-t-elle.
La victime, dont l’agresseur a écopé de 10 ans de prison ferme, a été accusée de proférer des mensonges. « On m’a dit que ce n’était pas possible qu’il me soit arrivé autant de choses en 23 ans de vie… Comme s’il y avait un quota, comme si j’avais choisi d’être victime. »
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