Sur les plages de la région de Sfax, en Tunisie, les forces de l’ordre chargées de lutter contre les départs en bateau tentent d’arrêter les passeurs. Derrière ce mot se cache une multitude d’acteurs, tunisiens et subsahariens, dont l’argent profite à toute la région. Reportage à La Louza, « la maison mère des passeurs ».
Sur la plage du petit village de La Louza, le panorama qui s’ouvre sur les eaux calmes et azur de la Méditerranée laisse entrevoir une ligne d’horizon sans cassure. Le paysage est seulement perturbé par quelques barques de pêcheurs… et par un véhicule blindé dernier cri de la garde nationale, planté face à la mer.mais ils n’y arrivent pas. Il y en a trop.
, chargés de tenir la barre et de donner le cap. Des rôles assumés principalement par les migrants eux-mêmes.Dans la banlieue de Tunis, Abdoulaye , la vingtaine, se prépare à prendre la mer en tant que capitaine d’une barque de migrants.tient-il à préciser. Seule motivation : rejoindre lui aussi les rives européennes, comme les autres passagers.
vont acheter une embarcation aux contrebandiers qui fabriquent des barques en métal. Si ces derniers n’en ont pas, il faut aussi trouver un moteur auprès de revendeurs peu regardants, et parfois louer desAlors que certains Subsahariens s’expriment sur leurs activités, en allant jusqu’à organiser certains départs sur les réseaux sociaux , les passeurs tunisiens, eux, se montrent beaucoup plus discrets.
Malgré le caractère illégal de leurs activités, les passeurs sont rarement critiqués par ceux qui les côtoient. À La Louza, les pêcheurs assurent ainsi que les passeursrapporte gros : les places pour la traversée se vendent rarement à moins de mille dinars par tête , etentassés dans les oliveraies font marcher les commerces locaux. L’argent des passeurs, comme celui des migrants, ruisselle sur le reste de la région.
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