Initialement prévues pour 2024, les premières circulations du TGV M ne sont désormais attendues qu'en début 2026. Alstom, l'entreprise fabricante, a été confrontée à de nombreux retards, suscitant la colère de SNCF Voyageurs qui manque cruellement de trains pour répondre à la demande.
Les premières circulations du TGV M , initialement prévues fin 2023-début 2024, puis pour le second semestre de cette année, puis pour cet hiver, sont finalement repoussées à début 2026. Cela représente neuf ans de retard par rapport à la commande passée à Alstom .
L'industriel français a évoqué plusieurs raisons pour ces retards : le départ d'une feuille blanche, la crise sanitaire du Covid, les problèmes de chaîne d'approvisionnement, les difficultés liées au « greffon » (une sorte de batterie électrique), les longs tests nécessaires qui ont révélé des problèmes techniques et les homologations à obtenir. Malgré ces explications, Alstom n'a pas respecté les délais contractuels et des pénalités sont appliquées par palliers dans ce type de contrat. Selon nos informations, les pénalités versées par l'entreprise ont atteint le maximum prévu dans le contrat. Le montant exact reste confidentiel, mais il ne doit pas être négligeable. SNCF Voyageurs, quant à elle, est arrivée au bout de sa patience. Face à une demande de voyage en train sans précédent, l'opérateur manque cruellement de TGV pour répondre à la demande et espérait encore récemment obtenir des rames cette année. Une situation qui agace au plus haut point. Selon Christophe Fanichet, patron de SNCF Voyageurs, « on manque cruellement de trains. On est à la peine avec les rames existantes ». Le manque à gagner en termes de trafic pour SNCF Voyageurs est estimé entre 5 et 10% par an. L'an dernier, 126 millions de personnes ont pris un TGV. L'opérateur ne bénéficie d'aucune priorité particulière dans le carnet de commandes d'Alstom, qui est saturé. SNCF Voyageurs refuse toutefois de précipiter les choses et insiste sur la nécessité que les rames livrées soient opérationnelles à 100%. L'objectif, pour Alstom et le transporteur, est de mener à bien les tests de fiabilisation sur un million de kilomètres avant leur mise en service commerciale afin d'éviter toute déconvenue au démarrage et un fiasco similaire à celui observé avec les nouveaux trains à grande vitesse de Talgo en Espagne, qui multiplient les pannes depuis leur lancement, suscitant un scandale politique. Selon Sud Rail, le rythme de livraison des TGV M serait de 12 rames par an à partir de 2026 avec un objectif de 15 rames en 2027/2028 puis 18 rames en 2028. SNCF Voyageurs a commandé et financé intégralement 115 rames TGV M pour 3,5 milliards d'euros. Quinze de ces rames seront dédiées au marché italien. L'entreprise confirme qu'elle 'ira au-delà des 115 rames' commandées, preuve de sa confiance absolue dans ce nouveau TGV malgré les retards de production
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