Du jamais vu dans les annales vigneronnes : en 2023, aucun jeune ne se sera installé sur une exploitation viticole. Témoignage de deux viticulteurs privés de repreneurs, l’un, à Roquefort-des-Corbières, l’autre à La Palme, sur un territoire voué à la désertification.
Jacques Assié, 63 ans, travaille depuis ses 16 ans. Son exploitation à Roquefort s’étend sur 29 hectares, dont la moitié en fermage, l’autre en propriété. "Au fil des années, j’ai essayé de placer mon capital dans l’achat de terres. Mais aujourd’hui, à l’âge de la retraite, je vois que mes voisins ne sont pas intéressés. Sur Roquefort, la dernière récolte a été très mauvaise, j’ai 90 % de perte.
Je ne veux pas que mes terres partent en friche. Ce métier c’est ma passion, la nature, le paysage, c’est magnifique. Si j’avais trouvé un jeune, je lui aurais tout transmis, la vigne, la culture, le mode de vie, et la passion". Sans eau, pas de rémunération "Chez nous dans le canton de Sigean, le moral est au plus bas", explique Bernard Hernandez, de La Palme, qui amène la récolte de ses 19,5 hectares à la cave du Mont Tauch à Tuchan.