Face aux menaces de Donald Trump d'imposer des droits de douane élevés sur certains produits taïwanais, Taïwan envisage d'augmenter ses importations de gaz naturel américain. Cette décision stratégique s'explique par la volonté du gouvernement taïwanais de renforcer ses liens économiques avec les États-Unis et de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique.
Taïwan , confronté à la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane élevés sur certains de ses produits, affiche une attitude conciliante envers les États-Unis . Le gouvernement taïwan ais, via sa société de pétrole et de gaz, CPC Corporation, envisage d'accroître ses importations de gaz naturel américain.
\« Compte tenu de facteurs tels que des voies de navigation plus courtes et des voies de transport dispersées, nous sommes très intéressés par le gaz naturel de l'Alaska », a déclaré lundi le ministère des Affaires économiques de Taïwan dans un communiqué. Il ajoute : « La société continuera d'évaluer la faisabilité et est prête à augmenter ses achats ». L'île importe quasi-totalement son approvisionnement énergétique. Actuellement, un peu moins de 10 % de son gaz naturel consommé provient des États-Unis, selon des données publiques. L'administration américaine a chiffré cette quantité à quelque 104 millions de mètres cubes en 2023. Un niveau stable depuis deux ans qui pourrait donc augmenter dans l'avenir, au détriment des autres fournisseurs de Taïwan - notamment l'Australie (38 % du gaz naturel consommé par l'île) et le Qatar (25 %). \Taïwan envisage de s'approvisionner davantage auprès des États-Unis car depuis son retour au pouvoir, Donald Trump l'a dans son viseur - parmi d'autres pays. Le président américain a déjà accusé l'île de saboter l'industrie américaine des semi-conducteurs du fait qu'elle concentre une large part de la production mondiale. La domination de Taïwan est d'ailleurs particulièrement forte sur les puces les plus avancées, utilisées pour entraîner les modèles d'intelligence artificielle (IA). Son champion, TSMC, détient en effet un quasi-monopole sur celles-ci. Cette concentration de la production de puces s'explique par le fait qu'au cours des trente dernières années, la plupart des entreprises américaines spécialisées sur cette technologie (Nvidia, Qualcomm, AMD, Micron...) ont sous-traité cette production, très coûteuse et complexe. Elles n'ont gardé que la phase de conception sur le sol américain. Si bien qu'aujourd'hui, le pays de l'Oncle Sam produit 10 % des puces mondiales contre 40 % en 1990. Pour relocaliser la production sur son sol, Donald Trump a donc récemment menacé qu'il taxerait jusqu'à 100 % les puces produites à Taïwan, et plus largement en Asie du Sud-est. Sans donner néanmoins plus de détails quant à l'application d'une telle mesure. Dans ce contexte, le ministre des Affaires économiques de Taïwan, Kuo Jyh-huei, a déclaré samedi à la presse qu'il allait envoyer son adjoint aux États-Unis pour discuter de la question avec « l'entourage de Trump ».
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