Stéphanie Gicquel, l'avocate qui a laissé son cabinet pour conquérir l'Antarctique à ski, témoigne dix ans après son exploit incroyable. Elle revient sur les défis physiques et psychologiques de ce raid de 2 000 km et l'émerveillement ressenti dans ce paysage hostile.
En janvier 2015, Stéphanie Gicquel a réalisé une performance exceptionnelle lors d'un raid à ski en Antarctique, parcourant plus de 2 000 km en 74 jours. Cette prouesse constitue une première pour une française, et elle partage son expérience en détail dans le podcast « Ultra Run ». Dix ans se sont écoulés depuis cette aventure, et Stéphanie Gicquel traverse l'Antarctique sur 2 000 km à ski. Ce périple, réalisé en 74 jours, est une première pour une Française.
À l'époque, elle venait de quitter son poste d'avocate d'affaires dans un cabinet parisien pour se lancer dans ce défi colossal, affrontant les températures polaires et les vents violents de ce territoire hostile. « J'ai également souffert d'une rage de dents pendant un mois, ma tente s'est déchirée, j'ai rencontré des vagues de glace à surmonter, avec le risque constant de casser mes skis... », raconte-t-elle dans le podcast « Ultra Run » de L'Équipe, qui lui est consacré. Avant de s'engager dans cette aventure extraordinaire, Gicquel a été confrontée à des signes mystérieux, comme une force surnaturelle qui la frenait. « J'ai eu une fracture déplacée de l'épaule en montagne, une fracture du coccyx lors d'un trail, puis quelques jours avant le départ, un grand miroir est tombé sur moi... », explique-t-elle. « Malgré ces obstacles, j'avais l'intime conviction que je traverserai un jour l'Antarctique. C'était plus fort que tout, une sorte de foi. » Mais les derniers jours avant le départ sont tumultueux : « J'ai eu des vertiges colossaux. La nuit, je pleurais, je ressentais le froid de l'Antarctique dans mon lit. Mais cela m'a permis de visualiser mon aventure. » Gicquel, qui n'a pas voyagé pendant son enfance, alors qu'elle en rêvait, est allée chercher l'émerveillement au pôle Sud. « C'est vrai qu'en Antarctique, on le ressent, confie Gicquel. Quand vous passez 20 jours avec un vent de face à 80 km/h, une température qui descend à -50 degrés, que vous êtes frigorifiée, avec un effort (de marche) considérable, de 8h à 16h chaque jour, et qu'un matin au réveil le vent n'est qu'à 20 km/h, la température n'est que de -30°, là vous ressentez une plénitude absolument énorme. On ne peut, à mon sens, pas ressentir cette plénitude si on ne vit pas l'effort. »
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