Un rapport de la Cour des comptes publié lundi met en lumière les efforts insuffisants de l'État pour atteindre l'égalité femmes-hommes. Malgré des progrès dans l'accès à l'éducation, les femmes restent confrontées à des inégalités persistantes sur le marché du travail et dans le système éducatif.
La politique de l'État en faveur de l' égalité femmes-hommes peine à produire des résultats probants, selon un rapport cinglant de la Cour des comptes publié lundi. Bien que les femmes soient désormais plus diplômées que les hommes, elles n'accèdent pas aux postes et aux métiers les mieux rémunérés et les plus prestigieux.
Les magistrats financiers soulignent dans leur document, intitulé « les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au marché du travail », que si les femmes sont majoritaires dans les professions intermédiaires et que leur accès aux métiers de cadre s'est amélioré, ces progrès restent trop timides. Ce constat s'explique notamment par un « portage politique en trompe-l'œil » et un « pilotage interministériel défaillant ».L'augmentation des crédits alloués à cet égard est également dénoncée comme une « volonté d'affichage » et les outils utilisés pour mesurer les inégalités, bien qu'ils aient évolué, restent « insuffisants ». L'égalité entre les femmes et les hommes est encore perçue comme une « priorité secondaire ». Face à cette situation préoccupante, la Cour des comptes appelle à « réaffirmer la responsabilité » de l'Institut national de la statistique (Insee) comme « coordinateur des statistiques genrées » et à placer la question de l'égalité hommes-femmes au « rang de priorité » du Comité national de l'information statistique.En matière d'égalité professionnelle, les politiques en faveur de la mixité « peinent à porter leurs fruits » et l'articulation entre la stratégie interministérielle et les plans d'actions ministériels est « insuffisante ». Dans l'enseignement scolaire et universitaire, « le foisonnement d'actions ne constitue pas une politique publique », met en garde la Cour des comptes. L'égalité entre les filles et les garçons est « partout et nulle part » et nécessite, selon l'institution, un « portage politique plus fort ». La Cour recommande de renouveler la convention interministérielle dans le système éducatif 2019-2024 et de réunir le comité de pilotage une fois par an. La Cour des comptes pointe également les écarts de salaire persistants et appelle à une « plus grande mobilisation » des branches professionnelles, notamment au moment des stages, pour élargir les choix d'orientation et faciliter la découverte des métiers.Concernant les écarts de salaire, le rapport estime que le ministère du Travail doit « s'impliquer davantage » pour revaloriser les métiers majoritairement exercés par des femmes. L'index « égalité professionnelle » instauré en 2018 est critiqué : il ne concerne qu'une faible part des salariés, tend à « invisibiliser les inégalités réelles » entre femmes et hommes et ne s'accompagne pas toujours de pratiques plus vertueuses en matière d'égalité professionnelle. Le système de sanctions et de pénalités est également jugé « insuffisamment appliqué » avec seulement 120 pénalités infligées entre 2021 et 2024. Les lois imposant des quotas aux entreprises ont quant à elles « une efficacité limitée ». Même critiques concernant le secteur de l'éducation, où depuis 2018, les établissements doivent compter un ou plusieurs référents égalité filles-garçons. En 2020, seuls 53 % en avaient, souligne la Cour des comptes. La formation des cadres et enseignants est également jugée « insuffisante ». Pour les sensibiliser davantage et les former à la pédagogie égalitaire et au poids des stéréotypes de genre dans l'orientation des élèves, l'institution estime nécessaire d'instaurer un « module de formation continue » et de s'assurer de son suivi sur cinq ans.
Égalité Femmes-Hommes Rapport Cour Des Comptes Inégalités Politique Éducation Travail
France Dernières Nouvelles, France Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Le Coût Exorbitant du Nouveau Nucléaire Français: Un Rapport de la Cour des Comptes AlarmeLe rapport de la Cour des comptes met en lumière le coût exorbitant des projets nucléaires français, notamment l'EPR de Flamanville et le programme de six EPR 2. La rentabilité de ces projets est fortement remise en question face aux coûts de construction astronomiques et aux prix de vente de l'électricité fixés actuellement.
Lire la suite »
Auradou et Jegou Rejoints aux Bleus Malgré l'Appel en CourHugo Auradou et Oscar Jegou, deux joueurs de rugby français inculpés pour viol aggravé en Argentine, reviennent dans l'équipe nationale pour préparer le Tournoi des Six Nations. Cette décision suscite des controverses car les joueurs ne sont pas encore totalement tirés d'affaire et le processus judiciaire n'est pas terminé.
Lire la suite »
Cour d'école, espace pour ados : des projets à Mamers malgré des « incertitudes budgétaires »Pour 2025, la municipalité de Mamers (Sarthe) poursuit ses investissements, mais attend avec impatience sa nouvelleintenus caserne des pompiers promise par le Sdis.
Lire la suite »
La Cour de Paris reconnait la responsabilité de l'État dans l'affaire DépakineLa cour administrative d'appel de Paris a reconnu mardi que l'État français a une part de responsabilité dans l'« insuffisance d'information » concernant les risques de la Dépakine pour les enfants nés de mères ayant pris ce médicament pendant leur grossesse.
Lire la suite »
La Cour Administrative de Paris: L'État doit partager la responsabilité dans le scandale DépakineLa cour administrative d'appel de Paris a confirmé mardi que l'État avait une part de responsabilité dans l'«insuffisance d'information» donnée aux patients et aux médecins sur les risques de l'anti-épileptique Dépakine pris pendant la grossesse.
Lire la suite »
Cour des comptes : des pistes pour alléger le budget de l'ÉtatLa Cour des comptes propose de revenir sur certains avantages fiscaux, comme le barème kilométrique et le crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants, pour alléger le budget de l'État.
Lire la suite »