Le procès de Dominique Pelicot, accusé d'avoir drogué et livré sa femme Gisèle à des inconnus pendant dix ans, s'est achevé après une décision historique de lever le huis clos. Le verdict est attendu ce jeudi, après une couverture médiatique internationale exceptionnelle.
Il y a encore quatre mois, on ne connaissait ni le son de sa voix, ni son carré roux, ni son nez retroussé. Puis Gisèle Pelicot est apparue, discrète, élégante. Elle a enlevé ses lunettes de soleil et a dit « non ». Non, elle ne veut pas de cette intimité de prétoire avec ses 51 violeurs. Non, elle ne veut pas du huis clos . Ce jour-là, le 2 septembre 2024, la honte a « changé de camp », selon ses propres mots.
Ainsi a débuté un procès « historique », hors norme, dont le verdict est attendu ce jeudi. « La levée du huis clos est une rupture par rapport à la pratique habituelle des assises : les procès pour violences sexuelles se tiennent d’habitude seulement en présence des parties concernées. Cette publicisation des débats est un acte quasi-politique », estime l’ancien magistrat et essayiste Denis Salas. Une décision qui a surpris tout le monde, des avocats de la défense aux accusés en passant par la presse. Avec la levée du huis clos, le monde entier est entré dans la chambre de Madame Gisèle Pelicot, 72 ans. Si le 2 septembre, seule une petite dizaine de journalistes se pressaient devant la salle d’audience pour assister au procès de Dominique Pelicot, accusé d’avoir drogué et livré sa femme à des inconnus pendant dix ans, ce sont 180 journalistes qui devraient affluer devant le palais de justice ce jeudi pour le verdict. Américains, Espagnols, Britanniques, Japonais, Danois, Brésiliens… L’affaire a attiré davantage de médias étrangers que les procès des attentats terroristes de janvier et novembre 2015
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