L'autorité de sûreté nucléaire (ASNR) a déclaré que près de 50 événements de sûreté significatifs ont été signalés depuis le démarrage du réacteur EPR de Flamanville. Bien qu'ils soient considérés comme sans conséquence pour les personnes et l'environnement, ces événements soulignent les défis inhérents au démarrage d'un nouveau réacteur nucléaire.
L'autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection ( ASNR ) a indiqué mardi 28 janvier que près de 50 événements de sûreté significatifs avaient été signalés depuis le début de fonctionnement du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville par EDF au début du mois de mai.
Ces anomalies, sans conséquence sur les personnes et l'environnement, ont été signalées à fin 2024, avec 34 événements de niveau 0 et 15 de niveau 1 sur l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques) qui comprend huit niveaux allant de l'écart (0) à l'accident majeur (7). Les exploitants nucléaires, tels qu'EDF, sont tenus de déclarer ces événements. Le chiffre a été révélé lors des vœux à la presse de la nouvelle autorité de sûreté, issue de la fusion de l'ASN et de l'IRSN.\u201cEst-ce que ce sont des événements préoccupants du point de vue de la sûreté ? Je dirais non\u201d, a relativisé Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASNR. \u201cIl s'agit d'un réacteur en phase de démarrage (...) et on s'attend logiquement à ce qu'il y ait plus d'événements significatifs que sur des réacteurs (...) en exploitation depuis plus longtemps.\u201d \u201cGlobalement, ce qu'on observe, c'est beaucoup d'événements liés au facteur humain, à des difficultés de coordination des équipes de préparation des essais et globalement des choses qui sont liées à la fois à la montée en compétences des équipes qui doivent s'approprier cette nouvelle installation et à la transition entre un chantier et une phase d'exploitation du réacteur\u201d, a-t-il détaillé. Les événements n'ont \u201cpas eu de conséquences sur les installations, sur les personnes et sur l'environnement\u201d, a souligné de son côté Olivier Dubois, commissaire de l'ASNR. \u201cOn considère que le renforcement par EDF de l'appui par le national aux équipes locales et les mesures prises (...) sont pertinents, mais on reste vigilant sur l'évolution de ce nombre d'événements\u201d, a-t-il dit. Christophe Quintin, inspecteur en chef de l'ASNR, a souligné que lors du dernier démarrage de réacteurs en France à Civaux (1997-1999), \u201c il y avait eu beaucoup d'événements significatifs\u201d, cependant \u201cmoins\u201d nombreux qu'à Flamanville. \u201cLa machine était plus simple (...) et honnêtement, le niveau de sûreté des équipes était inférieur à celui qu'on a sur l'EPR.\u201d \u201cFlamanville 3\u201d, réacteur le plus puissant du pays (1 600 MW), a été connecté au réseau électrique le 21 décembre. Selon l'ASNR, EDF lui a transmis \u201c la semaine dernière\u201d son dossier en vue d'obtenir l'autorisation pour continuer sa montée en puissance au-delà de 25 %. L'Autorité prendra \u201c position prochainement\u201d sur cette demande, ce qui peut prendre environ \u201cune semaine\u201d, selon Julien Collet.
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