Placé sous contrôle judiciaire, Pavel Durov, le PDG de Telegram, a été interrogé suite à la découverte d'un groupe public dédié à la vente de drogue. Il a justifié son inaction par l'ignorance des modérateurs envers les mots « shit » et « beuh », ainsi que par la faible formation de l'algorithme en français. Les juges restent sceptiques face à cette explication.
C'est une déclaration plus que cocasse. Placé sous contrôle judiciaire depuis l'été dernier, le PDG de Telegram , Pavel Durov , a été interrogé par les juges sur un groupe public appelé « Livraison shit beuh Paris ». Il a répondu que ses modérateurs, « respectueux de la loi », ne connaissaient pas le mot « shit », et que ses algorithmes n'étaient pas assez entraînés, selon des déclarations obtenues ce samedi 18 janvier 2025 par l'AFP.
À lire aussi Pourquoi le fondateur de Telegram Pavel Durov a-t-il été interpellé dans cet aéroport de Seine-Saint-Denis ? « Les modérateurs ne connaissaient pas les mots ‘beuh’ et ‘shit » Ayant pignon sur rue sur la plateforme, le groupe a été simplement découvert par les enquêteurs en faisant « une recherche avec usage des mots-clés liés à la vente de produits stupéfiants », racontent les magistrats instructeurs. « Comment un site avec un nom aussi explicite et des photos aussi explicites a pu diffuser sur Telegram », demandent les juges à Pavel Durov. Selon le fondateur de Telegram, ses équipes ont « essayé de modérer ce type de recherches (sur la drogue) depuis plusieurs années », mais elles se sont essentiellement concentrées « sur des marchés et dans des langues où Telegram est le plus populaire. La France ne faisait pas partie de cette liste. Dès que nous en avons eu connaissance, nous nous sommes beaucoup améliorés », détaille Pavel Durov. Une explication qui n’a pourtant pas convaincu qui s’interroge sur le rôle des modérateurs et comment il est possible qu’ils ne connaissent pas les mots « beuh et shit », pourtant très répandus en France. « C’est leur travail de connaître les mots utiles et d’adapter l’intelligence artificielle (IA) ? », affirment les juges. Pavel Durov aurait une nouvelle fois rétorqué que ses « modérateurs n’avaient pas la mesure de ce problème et que Telegram n’avait pas suffisamment de données pour pouvoir enseigner à l’algorithme ce type de contenu, en particulier en Français ».AVEC AFP Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu. #Drogu
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