L'ancien directeur de campagne de Donald Trump, condamné pour activités auprès d'Ukrainiens prorusses, fait son retour sur la scène politique en conseillant des partis d'extrême droite en Europe et en Amérique latine. Une enquête du New York Times révèle que Manafort a notamment été aperçu à Mar-a-Lago, la résidence de l'ancien président américain. Il travaille avec une équipe de consultants pour aider ces partis à améliorer leurs performances électorales. Le journal mentionne des échanges avec un maire péruvien ultraconservateur, des connexions en Ukraine et surtout une discussion avec un milliardaire français qui défend des politiques anti-immigration, notamment Marine Le Pen.
Paul Manafort , l'ancien directeur de campagne de Donald Trump condamné pour activités de conseil auprès d'Ukrainiens prorusses, fait son retour sur la scène politique avec la réélection du milliardaire. Le New York Times révèle dans une enquête publiée dimanche 12 janvier que Manafort travaille à conseiller des partis d'extrême droite en Europe et en Amérique latine, les aidant à améliorer leurs performances électorales. Une équipe de consultants a été constituée pour cette mission.
Le journal mentionne des échanges avec un maire péruvien ultraconservateur et des connexions en Ukraine, mais se concentre surtout sur une discussion avec un milliardaire français qui défend des politiques anti-immigration, notamment Marine Le Pen. Le journal évoque notamment une note d'intervention dans laquelle l'équipe de Manafort propose au milliardaire, Pierre-Edouard Stérin, de développer une campagne ultramoderne et multidimensionnelle pour faire progresser les partis de droite et d'extrême droite en France. Cette campagne viserait à mobiliser des segments précis de l'électorat et à attaquer certains opposants. Cette initiative nourrit davantage les fantasmes autour de Stérin, président d'Otium, un fonds d'investissement, qui a promis de consacrer sa fortune à l'émergence en France d'une force politique conservatrice et libérale. Son bras droit, François Durvye, est devenu l'un des principaux conseillers économiques de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Contacté, l'entourage de Stérin confirme l'existence de ces échanges. « Aujourd'hui, nous n'avons avec Paul Manafort aucune relation contractuelle », précise néanmoins au Nouvel Obs un de ses proches, Arnaud Rérolle, qui a participé aux discussions. Rérolle a cofondé en 2023 le projet Périclès avec Stérin. Ce projet, qualifié de « plan de bataille culturel », ambitionne d'investir plus de 150 millions d'euros pour faire gagner toutes les droites aux élections, y compris celle de Marine Le Pen et du Rassemblement National. Le projet, révélé par l'Humanité et assumé désormais publiquement par Stérin, vise aussi bien à financer des cercles de réflexion pour influencer le débat médiatique qu'à soutenir directement du personnel politique, notamment au niveau des élus locaux pour les futures élections. « Nous sommes une pépinière de projets politiques, dans un spectre libéral conservateur, mais de manière non partisane », assure Rérolle. L'initiative de Manafort rappelle celle de l'ancien conseiller trumpiste Steve Bannon, qui avait elle aussi tenté en 2018 d'unir les figures de la droite radicale européenne
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