Maya Andersson, artiste peintre, expose ses œuvres jusqu'au 15 mars au Pôle culturel du Bois fleuri à Lormont. Ses paysages, empreints d'émotion et de souvenirs personnels, se construisent à partir de photographies envoyées par ses proches.
Entre réminiscences intimes et visions fugaces, Maya Andersson compose des paysages où le réel se mêle à l’émotion. Ses œuvres sont à voir jusqu’au 15 mars au Pôle culturel du Bois fleuri. « Mon travail est profondément affectif. Je ne peux créer qu’à partir de ce que j’ai vécu ou de ce que mes proches ont vu », confie Maya Andersson . À l’origine de chaque œuvre peinte se trouve une photographie.
Non pas un modèle à reproduire fidèlement, mais un catalyseur ravivant souvenirs, détails, émotions, sensations… Autant d’éléments qui reconstruisent le paysage sous nos yeux. Ceux de Maya Andersson relèvent de l’intime. Ils prennent forme dans son atelier à Bouliac et se déploient dans son environnement proche : son lieu de vie, son jardin, les paysages alentour, jusqu’à la Suisse, son pays d’origine, ou ailleurs. D’autres horizons s’invitent encore : Londres, le Monténégro, ou des lieux plus incertains, là où ses proches vivent ou ont séjourné, lui envoyant des photographies. « Ce n’est pas anodin, ils imaginent que cela peut m’intéresser pour une raison ou une autre. J’en fais un tableau, mais pas toujours. » Finalement, leur localisation importe peu à celui qui contemple ses huiles et se laisse porter par ces instants suspendus. Les atmosphères y sont apaisantes, comme dans « La Huppe sous le laurier », un chat baillant à pleine mâchoire ou un autre lové dans un petit châssis. Elles deviennent aériennes lorsque des parapentistes s’élancent vers une mer de nuages ou se métamorphosent en points chromatiques dans une étendue majestueuse. Idylliques aussi, à l’image de ces nageurs évoluant dans l’une des grottes bleues de l’île de Zakynthos. Mélancoliques, parfois : comme dans « L’Arbre d’Alexandre », un aulne impérial planté là où reposent les cendres de son époux, l’artiste Alexandre Delay, disparu en 2023. Son frêle tronc s’élève dans la délicatesse hivernale, son pied couvert d’une fine couche de neige. Les paysages peuvent être idylliques, comme ces nageurs évoluant dans l’une des grottes bleues de l’île de Zakynthos. Parfois, des éléments troublants surgissent. Une forme insolite s’invite dans une scène de lessive étendue derrière deux haies. Plus loin, une grange, recouverte d’un orange éclatant, devient un mystérieux signal. Ailleurs, l’atelier se fait le lieu d’une mise en abyme où les toiles et la baie vitrée se répondent, le paysage du dehors s’y infiltre, brouillant les frontières entre intérieur et extérieur. Dans « Les Vaches télécommandées », de placides bovins suivent du regard une voiture téléguidée par un enfant. L’espièglerie n’est jamais loin. Dans « Les Vaches télécommandées », de placides bovins, postés derrière une ligne électrique, suivent du regard une voiture téléguidée par un enfant. Une poule en pleine course côtoie un grand format représentant un paysage comme saisi à travers une vitre de voiture en mouvement., à la galerie Zone Trois à Bordeaux et à l’Espace Saint-Rémi : des rapprochements inédits entre certaines toiles. En dialogue à deux ou à plusieurs, dans des polyptyques associant divers formats, à l’instar de ce vaste point de vue sur une portion d’étang entouré de trois petits formats – portrait de brochet, de bois flotté et d’anguille. Autant d’associations provoquant frottements et résonances, donnant à l’exposition de 34 toiles, dont certaines inédites, un rythme savoureux. Jusqu’au 15 mars, salle d’exposition du Pôle culturel du Bois fleuri, rue Lavergne, Lormont. Mardi de 14 à 18 heures, mercredi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 à 19 heures. Vendredi de 14 à 18 heures. Samedi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 à 18 heures. Gratuit. Rencontre avec Maya Andersson samedi 22 février de 15 à 17 heures. Tél. 06 84 13 97 89
ART PEINTURE LANDSCAPES EMOTION PHOTOGRAPHIES MAYA ANDERSSON BORDEAUX LORMONT
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