Des centaines de militants handicapés se sont rassemblés à Paris pour célébrer le vingtième anniversaire de la loi du 11 février 2005, qui vise à garantir les droits des personnes handicapées. Malgré des progrès importants, les participants ont dénoncé l'application insuffisante de la loi et ont appelé à une meilleure prise en compte des besoins des handicapés dans les domaines de l'accès à l'emploi, à l'éducation et aux soins. Une manifestation qui a également été marquée par la présence de militants antivalidistes, critiquant les institutions spécialisées qui, selon eux, perpétuent la stigmatisation des personnes handicapées.
Des centaines de militants handicapés se sont rassemblés à la veille du vingtième anniversaire de la loi du 11 février 2005. Aux organisateurs de la manifestation se sont opposés des militants antivalidistes. Deux ambiances se sont côtoyées, ce lundi 10 février, sur la place de la République de Paris. Le carburant était le même : la défense des droits des personnes handicapées . Mais la teneur des slogans différente.
D’un côté, le Collectif handicaps, regroupement de 54 associations en cette veille du vingtième anniversaire de la loi du 11 février 2005, majeure dans le champ du handicap. De l’autre, venus rappeler leur opposition au fonctionnement même des associations organisatrices. Une cohabitation contre-nature, qui a terminé par l’éviction des seconds. «Cet anniversaire n’est pas une fête, parce que les droits prévus par la loi ne sont pas appliqués. Nous sommes loin d’une vie quotidienne sans discrimination et sans difficultés pour accéder à l’école, à l’emploi», a déclaré Arnaud de Broca, le président du Collectif Handicaps. Les manifestations de personnes handicapées ne sont pas monnaie courante, souvent pour des raisons d’accessibilité, de santé, de sentiment de manque de légitimité. Aussi la présence de plusieurs centaines de personnes en cette fin de journée très pluvieuse est-elle en soi une victoire. Virginie, membre de l’association Comme les autres, venue du Pas-de-Calais, nous confie : « On a vu des scènes que j’ai vécues toute ma vie ». Des militants de tous horizons ont scandé leur ras-le-bol, alors que l’égalité des droits est censée leur être garantie dans de nombreux domaines depuis deux décennies. «Des promesses ont été faites avec cette loi de 2005 pour améliorer les choses sur les mobilités, l’inaccessibilité, la liste est longue. Et en vingt ans, les choses n’ont pas beaucoup bougé,Il faut que la République fasse ce qu’ils ont promis de faire.» «Il nous manque un p’tit truc. C’est le p’tit truc en plus», On a vu «Un p’tit truc en plus» avec deux femmes porteuses de trisomie 21 : «Ces scènes, je les ai vécues toute ma vie» «Une loi pas appliquée, ça menace la société tout entière.» «Il manque beaucoup d’aménagements sur les trottoirs, les magasins. On ne s’en rend pas compte quand on est valide. C’est assez discriminatoire,Les priorités des élus sont purement économiques, elles ne sont pas ici. Il faudrait plus de budget au niveau de l’Etat.» Pendant ce temps se succèdent sur scène représentants d’associations et people, alternant les témoignages sur les problèmes d’accès aux soins ou de scolarité. Ça, c’est pour l’organisation officielle. Un poil en retrait sur la place, la tonalité est différente. Plus politisée. Les militants antivalidistes réclament ce qu’ils défendent à longueur d’année : la fermeture de toutes les institutions spécialisées, considérées comme ségrégatives et paternalistes, comme le réclame l’ONU. Institutions gérées par certaines des associations organisatrices de la manifestation, à l’instar d’APF France handicap ou de l’Unapei. «Ce n’est pas parce qu’on est handicapés qu’on a tous les mêmes idées. Je ne m’attendais pas à voir le Téléthon ou les paralysés de Franceparce qu’ils ont une manière de voir le handicap qui est contre la liberté de l’autonomie»,«C’est un boys club qui a lancé cet appel»«On a voulu être là parce qu’on savait que c’était là qu’il y aurait le plus de médias et on ne voulait pas laisser la place à ces personnes qui n’ont pas du tout une approche politique,l’idée de surmonter son handicap à travers le sport. Il y a des angles morts, notamment en matière de désinstitutionnalisation et de lutte contre le validisme.» Leur présence dénote, et déplaît. Un organisateur leur demande de quitter les lieux, faute de quoi il devra, indique-t-il, faire appel aux camions de CRS parqués pas loin. «Il dit que c’est à cause des fumigènes et parce qu’on a parlé trop fort dans le mégaphone. Je pense que c’est une excuse parce que les revendications ne sont pas les mêmes,C’est rigolo parce que je ne pense pas que les camions de CRS soient équipés de rampes .»«On ne se mélange pas aux gestionnaires. La place qu’ils prennent, c’est notre place», tranche Emilie Guigueno. Ils sont huit militants antipsychiatrie à être venus quelques instants déployer leurs longues banderoles anti-institutions et dénoncer la position des organisateurs, avant de repartir. «On veut faire exister en face des gestionnaires la parole qu’ils essayent d’étouffer. C’est un peu hypocrite de se prétendre défenseurs des droits des personnes handicapées alors qu’ils défendent des structures contraires»,«Même si on a mis fin aux structures asilaires en tant que telles, elles ont été remplacées par les institutions spécialisées qui ségrèguent en fonction du handicap et qui jouissent d’une image positive,La manifestation se poursuivra sans les militants validistes, dans une ambiance joviale et avec la promesse que d’autres actions suivron
Handicap Droits Des Personnes Handicapées Loi Du 11 Février Manifestation Discriminatioin Validisme Désinstitutionnalisation
France Dernières Nouvelles, France Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Prison : Des personnes handicapées, s’estimant privées de soin, attaquent l’EtatÊtre handicapé en prison s’apparente parfois à une forme de double peine dans certains établissements. Trois d’entre eux détenus à Toul ont déposé mercredi des assignations en justice contre l’Etat pour mettre fin à des privations de soins
Lire la suite »
Artus lance une fondation pour des maisons de vacances adaptées aux personnes handicapéesL'humoriste et réalisateur Artus lance la fondation «Un P'tit Truc en Plus» pour construire des maisons de vacances accueillantes et chaleureuses pour les personnes handicapées. Les fonds seront utilisés pour construire ou réhabiliter des lieux où les personnes avec un handicap mental ou neurodéveloppement pourront profiter de vacances «de rêve» dans un environnement chaleureux et stimulant.
Lire la suite »
Artus lance une fondation pour des maisons de vacances pour personnes handicapéesL'humoriste et réalisateur Artus a lancé la fondation « Un P’tit Truc en Plus » qui vise à construire des maisons de vacances accueillantes et chaleureuses pour les personnes handicapées. Les fonds récoltés serviront à créer des lieux à l'ambiance « magique » pour les personnes avec un handicap mental ou neuro-développement.
Lire la suite »
Artus lance une fondation pour construire des maisons de vacances pour personnes handicapéesL'humoriste et réalisateur Artus lance la fondation 'Un P'tit Truc en Plus' qui récoltera des fonds pour la construction de maisons de vacances adaptées aux personnes handicapées. Cette initiative s'associe à la fondation Perce-Neige, déjà gérant une cinquantaine de maisons d'accueil pour enfants et adultes handicapés. Artus investira une partie des recettes de son film 'Un p'tit truc en plus' dans la fondation et fait appel aux dons du public pour réaliser son projet.
Lire la suite »
Fin de Vie : Le Déroutlement des Familles de Personnes Handicapées face à la LoiL'histoire de Lucile Strauch-Hausser, mère d'un enfant handicapé, met en lumière les inquiétudes des familles face à la loi sur la fin de vie. Le risque d'un élargissement des conditions d'accès à l'aide à mourir est une source de préoccupation majeure.
Lire la suite »
Artus lance une fondation pour des maisons de vacances adaptées aux personnes handicapéesL'humoriste Artus a lancé la fondation «Un p\u2019tit truc en plus» pour financer la construction de maisons de vacances accueillantes et adaptées aux personnes handicapées. Le projet vise à offrir un cadre chaleureux et stimulant, loin des établissements existants souvent perçus comme froids et impersonnels.
Lire la suite »