Des milliers de personnes, parents, professeurs et élèves, ont manifesté à Paris contre les fermetures de classes et les autres mesures prises dans l'académie. Le rectorat justifie ces fermetures par la baisse démographique, mais les manifestants dénoncent une politique de coupes budgétaires qui impacte particulièrement les arrondissements les plus pauvres.
Ce mardi matin, environ 1 200 personnes, selon les syndicats, se sont rassemblées à Paris pour protester contre les fermetures de classes et les autres mesures prises dans l' académie . Parents, professeurs et même élèves se sont réunis devant le rectorat, alors qu'un Comité Social d'Administration devait se tenir pour statuer sur l'avenir de la carte scolaire.
Au total, après décompte des fermetures et ouvertures, 177 classes devraient fermer dans la capitale, selon le principal syndicat du premier degré, le SNUipp-FSU (198 fermetures de classes contre 21 ouvertures). Le rectorat justifie ces fermetures par la baisse démographique, une tendance qui se poursuit depuis plusieurs années. Les écoles publiques parisiennes ont perdu 33 689 élèves depuis 2010, selon l'administration. À la rentrée 2025, les prévisions annoncent une baisse de 3 200 élèves. Le rectorat a promis de maintenir un ratio d'un enseignant pour 20 élèves par classe. Mais cette année, un nouveau coup de massue a été porté : les directeurs et directrices d'école, qui jusqu'alors n'avaient pas besoin d'enseigner si leur école avait au moins 5 classes (au lieu de 12 habituellement), devront désormais se conformer à la règle commune. Cette nouvelle mesure a mobilisé un nombre plus important de personnes que les années précédentes : près de 60 % des enseignants du premier degré ont fait grève, selon le SNUipp-FSU, provoquant la fermeture de 170 écoles ce mardi. 35 %, selon le rectorat de Paris. De nombreux parents étaient également présents. « On en a marre des coupes budgétaires et des fermetures de classes dans les arrondissements précaires », argumente Claire, représentante de parents d'élèves à l'école maternelle de Romainville dans le 19e arrondissement, venue avec son mari et ses deux enfants. Les 18e, 19e et 20e arrondissements, les plus pauvres de la capitale, sont confrontés à un tiers des fermetures prévues. « On a appris qu'on nous fermait une classe deux jours avant la rentrée », se plaint Elie, parent de deux enfants scolarisés rue Pelleport, lui aussi excédé par les fermetures en chaîne. « On détruit notre école », déplore-t-il. « On ne peut pas visiter une classe Ulis d'un côté et fermer des classes de l'autre côté, c'est une provocation et une hypocrisie énorme », déclare Danielle Simonnet, députée du groupe Écologiste et Social, présente avec une dizaine d'autres élus, comme Florian Sitbon, Ian Brossat ou encore Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement. La députée fait référence à la visite le même jour de la ministre de l'Éducation nationale à l'école élémentaire Parmentier de Paris et à son Unité localisée pour l'inclusion scolaire (Ulis) pour les élèves atteints de troubles de la fonction visuelle. « On fait des énormes monstres de classes surpeuplées alors qu'on a besoin d'aider les enfants et les parents. C'est dommage car l'école publique est le pilier de notre société. On voit les extrêmes arriver et on détruit notre école », complète, non loin, la sénatrice écologiste Anne Souyris. La suppression des décharges de direction, un système spécifique à Paris depuis 1982 et la signature d'une convention entre la ville et le ministère, inquiète également les responsables des établissements. À la rentrée 2025, 52 postes de direction seront supprimés, suite à une recommandation de la Cour des comptes l'an dernier demandant la fin de ce régime dérogatoire, qui constituerait une « rupture d'égalité vis-à-vis des autres communes ». En cause aussi, l'attitude de la Mairie de Paris, qui a cessé en 2019 de verser à l'État ses versements compensatoires, pour un coût total de 116 millions d'euros pour l'année 2023-2024. La ville propose maintenant un projet de nouvelle convention pour « garder à tout prix ce régime parisien », a indiqué Patrick Bloche, son Premier adjoint. « Nous tenons à ce régime parce que les directeurs d'école font un travail administratif très lourd, qu'ils ne pourraient pas faire dans les mêmes conditions s'ils n'étaient pas déchargés », a déclaré la maire de Paris Anne Hidalgo. « Le poste de directeur, c'est un poste à temps plein, qui apporte une richesse extraordinaire à la cohésion de l'établissement et permet de réfléchir au projet d'école, et pas juste régler des urgences », plaide Ariane, enseignante du second degré et représentante de parents d'élèves dans une école rue de Tanger, dans le 19e arrondissement. « Ils nivellent vers le bas », regrette-t-elle. Non loin d'un parapluie noir où pleuvent des formules - « Plus de 26 en éducation prioritaire, non ! » - le président de la FCPE Paris, Martin Raffet, regrette le « peu de dialogue » avec l'académie qui n'entendrait que la question du ratio d'élèves par classe
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