Les descendants de pieds-noirs en quête d'une mémoire qui disparaît Par _AlexandraDel_ AFP
"Il y a la génération du souvenir et du vécu. Moi je suis la génération de la mémoire""Ils savent qu'une part d'eux n'est pas comme les autres mais ils ne s'y intéressent pas plus que ça."" - modestement - dans la société française. Et cela passe par des mots comme"scoumoune" ou"tchatche", désormais employés dans le langage courant.
"Ce qui reste, ce sont principalement des valeurs liées à la famille, les réunions familiale, parfois même une façon de parler, l'accent pour certains" , complète la chercheuse. Une faille mémorielle que Christian Fenech explique par la volonté farouche des rapatriés à d'abord chercher à s'intégrer économiquement, faisant des questions de mémoire quelque chose de secondaire.
Aujourd'hui, Emile Serna, 90 ans, pied-noir originaire d'Oran , a compris l'urgence de la transmission. Cet ancien instituteur devenu inspecteur d'académie explique avoir parlé de l'Algérie à ses trois enfants sans toutefois jamais mentionner la guerre d'indépendance.
"Je veux leur laisser en mémoire un héritage d'histoires et de légendes. Je leur apprends des blagues amusantes, des chansons et des fables... en attendant, vu mon âge, de retrouver l'Algérie éternelle"