Après des débats houleux, les députés socialistes ont décidé de ne pas censurer François Bayrou, provoquant la colère de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis. Olivier Faure a vanté le compromis trouvé et rappelé que la censure était toujours possible.
Jeudi 16 janvier, quelque chose s'est déclenchée à gauche. Après des débats parfois houleux, les députés socialistes ont finalement choisi de ne pas censurer François Bayrou et se sont immédiatement attirés les foudres de Jean-Luc Mélenchon . Cette décision n'a pas été simple à prendre. Il a fallu des concessions ultimes de la part du maire de Pau et plusieurs réunions parfois tendues pour parvenir à cet accord.
Pendant des heures, le groupe dirigé par Boris Vallaud a tenté de masquer ses divisions entre les pro-censure et les défenseurs de la stabilité, parmi lesquels se trouvait l'ancien président François Hollande. Puis, les 66 députés socialistes ont voté, lors d'une consultation interne, de ne pas approuver la motion de censure déposée par LFI à une large majorité (53 contre 10). Dans l'hémicycle, 8 députés ont finalement manqué à la discipline de groupe en votant la censure malgré tout. Sans surprise, cette décision a immédiatement mis le feu à gauche et déclenché la fureur des insoumis. « Le PS fracture le NUPES. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat », a publié Jean-Luc Mélenchon sur X tandis que ses lieutenants accusaient Olivier Faure et ses troupes de trahison. A la tribune de l'Assemblée, le premier secrétaire du Parti socialiste a défendu sa nouvelle ligne et vanté le compromis, sans craindre de froisser le partenaire insoumis. « Nous n’avons pas eu de négociation honteuse », a-t-il déclaré. En réalité, les socialistes ne peuvent guère crier victoire. Sur le dossier épineux de la réforme des retraites, il leur sera difficile de lever les bras. Le PS exigeait hier une suspension de la réforme repoussant l'âge de départ à 64 ans. Il lui faudra se contenter demain d’une conférence sociale d’une durée de trois mois et de la promesse faite par Bayrou qu’un accord, même partiel, des partenaires sociaux, sera soumis au Parlement. Sur le reste, les socialistes revendiquent d’avoir arraché des victoires lors des discussions avec le ministre de l’Economie Eric Lombard puis François Bayrou. Olivier Faure les a listées lui-même dans son discours à la tribune de l’Assemblée : « Grâce à la négociation, il n’y aura pas du retour du gel des pensions de retraite en 2025, pas d’augmentation des taxes sur l’électricité, pas de déremboursement des consultations chez le médecin, pas de passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires… » Le même a toutefois tenu à mettre en garde le Premier ministre. « Nous vous avions proposé un pacte de non-censure qui reposait sur trois conditions, le non-usage du 49.3, un changement de cap, le refus de dépendre de l’extrême droite, vous n’y avez pas donné suite. Il n’est plus question de pacte de non-censure. Un vote de censure est donc possible à tout moment. » En attendant cette hypothétique censure socialiste, la petite victoire d’Olivier Faure se situe ailleurs, dans le rapport de force à gauche et dans celui interne au Parti socialiste.
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