Les usagers du tramway bordelais, gérés par Transports Bordeaux Métropole (TBM), se plaignent de fréquentes interruptions de service. TBM reconnaît 1128 interruptions en 2024, dont la plupart sont dues à des problèmes de voie, des manifestations ou des coupures d'énergie. Malgré les investissements prévus pour moderniser le réseau vieillissant, les usagers attendent des solutions rapides pour améliorer la qualité du service.
Entre deux publications visant à retrouver une inconnue mystérieuse croisée dans les transports, les membres du groupe Facebook «Infos TBM» multiplient les plaintes contre le service des tramways bordelais, géré par Transports Bordeaux Métropole (TBM) et exploité par Keolis . «Et encore une panne... Cela fait dix minutes que le tram marque une arrivée dans trois minutes à l’arrêt Sainte-Catherine. Motif : incident ! Agréable comme toujours», s’exclame un usager.
Une autre internaute ajoute : «Bonjour, est-ce qu’un jour nous pouvons espérer que les trams circulent normalement ? Encore un incident sur la ligne C !» Une troisième internaute, dont le pseudo est «Nanou», complète : «Encore un incident technique de bon matin sur la ligne A qui est coupée à Mériadeck. Le problème devient récurrent, ça commence à bien faire. On en a marre, on paie pour un service déplorable. Il est peut-être temps de revoir vos problèmes TBM...» Contacté par Le Figaro, TBM reconnaît 1128 interruptions en 2024 sur les quatre lignes de tramway qui traversent la ville de Bordeaux et son agglomération. Un chiffre, légèrement inférieur à 2023 (1145 interruptions), qui représente toutefois environ trois incidents par jour dont la durée moyenne est de 46 minutes. La ligne B, la plus touchée par ces défaillances, représente 30,17% de ces interruptions. Des coupures du service dues, le plus souvent, à cinq problèmes que TBM classe dans l’ordre décroissant : «Voie bloquée, manifestation, coupure d’énergie due au système APS, colis suspect, obstacle sur voie». Se défendant, TBM assure que seules 390 de ces interruptions, soit un tiers d’entre elles, sont réellement imputables à Keolis, l’exploitant du réseau. Dans un communiqué adressé aux rédactions jeudi, Bordeaux-Métropole admet toutefois que les 82 kilomètres de réseau de tramway de Bordeaux, vieillissant, nécessitent des travaux vingt ans après sa mise en service. À la suite d’un important diagnostic, réalisé entre 2023 et 2024 (sur les données de la période 2019-2022), 92 mesures sont ainsi préconisées pour le restaurer. Les lignes A, B et C, régulièrement impactées par des coupures d’alimentation au sol (47 heures de coupure pour la A, 82 heures de coupure pour la B et 77 heures de coupure pour la C en 2022) devraient ainsi bénéficier de 364 nouveaux coffrets d’alimentation livrés par Alstom. Plus récente, la ligne D est moins sujette à ce problème. En 2025, des travaux d’aiguillage au niveau de la porte de Bourgogne, à Bordeaux, doivent également permettre la création de deux nouvelles liaisons. La ligne E (entre Floirac- Dravemont et la Gare de Blanquefort) et la ligne F (entre la gare Saint-Jean et l’Aéroport de Mérignac), qui circuleront sur le réseau déjà existant, devraient ainsi permettre «d’améliorer la fréquence entre la gare de Cenon et Pellegrin sur la ligne A, qui est actuellement la plus utilisée, et d’éviter des correspondances à 10% des passagers», nous précise Keolis. Parmi les autres mesures programmées, sont également citées : l’équipement de l’ensemble de la flotte de peintures réfléchissantes sur les toits, la mise en place d’un éclairage des lignes délié de l’éclairage public afin d’éviter les accidents en cas d’extinction programmée la nuit ou encore le graissage du boudin de rail en 2026 pour limiter les nuisances sonores et l’usure du rail. Le retournement des rames, la zone de manœuvre à la Gare de Bègles ou encore la signalisation sur l’ensemble du réseau devraient aussi, notamment, faire l’objet d’une optimisation
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