Michel Ocelot, 78 ans, déroule trois récits, remplis de splendides scènes de jardin et de têtes couronnées, qui donnent l’impression de traverser sa carrière en accéléré. A voir au cinéma ce mercredi :
demande poliment une spectatrice à la conteuse qui lui fait face.«Une histoire d’abord avec une femme ! ― Non avec un homme ! ― En tout cas, ils s’aiment. Ils s’aiment même si les autres ne le veulent pas…»Dans une sympathique cacophonie, l’audience exige des bijoux, une balle rouge, une immense armée, un chameau, un bourreau. Avant qu’un rationnel n’interrompe le brouhaha d’un définitif :vous me donnez des idées, et pour plusieurs contes.
Cette dernière phrase, on jurerait que c’est Michel Ocelot qui la prononce. Confession d’une subite envie de s’éparpiller, de regarder ici et là, de bondir d’un genre à l’autre, de flâner dans les temples de Basse-Egypte avant de s’enfermer dans la cour d’un château lugubre, de ne pas avoir à choisir entre le sable, la pierre et la soie. Agglomérat de trois contes de longueurs inégales,peut facilement être vu comme un petit film.