Ce mercredi 29 janvier, la Fondation pour l'enfance publie un baromètre sur l'utilisation du numérique dans les apprentissages des enfants de 3 à 10 ans. L'enquête révèle une forte présence du numérique dans les écoles françaises, avec six professeurs sur dix l'utilisant quotidiennement. Les outils collectifs sont privilégiés aux outils individuels. L'étude met également en lumière l'usage du numérique par les parents pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages, ainsi que les craintes exprimées par certains parents quant aux impacts de l'usage intensif des écrans sur le développement des enfants.
Le numérique s'est désormais largement intégré dans les écoles françaises, parfois dès la maternelle. Cette observation, loin d'être nouvelle, est éclairée cette mercredi 29 janvier par la publication d'un baromètre de la Fondation pour l'enfance. Pour sa troisième édition, l'enquête se concentre sur la place du numérique dans les apprentissages (3-10 ans). Un millier de personnes ont été interrogées : 601 parents et 400 professeurs des écoles.
En classe, six professeurs sur dix ont recours au numérique, le plus souvent de manière quotidienne (72 % de ceux qui l'utilisent le font au moins une fois par jour). Sans surprise, ils sont plus nombreux en primaire (68 % des professeurs) qu'en maternelle (38 %). Les outils collectifs (écran interactif, vidéos, etc.) sont largement privilégiés aux outils individuels (tablettes) : 96 % contre 29 %. La tablette, même rarement fournie par l'école, peut appartenir à l'élève et l'accompagner jusqu'en classe : 54 % des professeurs ont déjà été témoins d'élèves qui apportent leur propre outil connecté (smartphone ou tablette). Un chiffre qui interroge, alors qu'une recommandation de l'Élysée préconisait au printemps 2024 de réserver les téléphones connectés à Internet aux plus de 13 ans. Entre 3 et 10 ans, 62 % des parents déclarent que leur enfant scolarisé en primaire doit se connecter pour faire ses devoirs, qu'il s'agisse de préparer un exposé, de visionner une vidéo pédagogique, d'avoir accès aux exercices, ou simplement aux devoirs qu'il y a à faire (cahier de texte en ligne). De plus, plus de la moitié des professeurs interrogés utilisent un logiciel de vie scolaire pour être en lien avec les parents (56 % en maternelle, 54 % en primaire). Cette généralisation de l'usage du numérique à des fins éducatives s'observe aussi en dehors du cadre scolaire. Ainsi, 83 % des parents y recourent-ils pour accompagner leurs enfants dans leurs apprentissages : 71 % leur font visionner des vidéos éducatives, 54 % mettent à leur disposition des outils pédagogiques sur le téléphone, et 26 % ont déjà proposé à leur enfant d'avoir un accès à des jeux éducatifs en ligne. « L'utilisation du numérique à des fins éducatives par autant de parents et de professeurs n'est pas en soi un problème, mais a-t-on vérifié que ces outils sont vraiment utiles pour les apprentissages, qu'ils peuvent aider l'enfant à apprendre à lire et à écrire, par exemple ? », questionne la Fondation pour l'enfance. « L'État a la responsabilité de faire évaluer scientifiquement les outils qui sont mis à la disposition des enseignants ». Pour 55 % des parents interrogés, il faut ralentir le recours aux outils numériques à l'école car leurs impacts sur le développement des enfants sont trop incertains. Plus largement, 63 % des parents disent avoir constaté des conséquences négatives des écrans sur le comportement de leur enfant. Ils sont donc 86 % à fixer des règles concernant la durée d'utilisation, 85 % concernant les moments d'utilisation et 81 % sur le fait de pouvoir utiliser l'écran seul ou pas. « Notre baromètre souligne la difficulté qu'ont les parents à voir le problème de leurs propres usages, et à changer leurs pratiques », précise Joëlle Sicamois. La quasi-totalité (96 %) des professeurs interrogés a déjà été témoin de parents qui restent sur leur téléphone en même temps qu'ils s'occupent de leur enfant.
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