Découvrez l'histoire fascinante de Nésy, la momie du musée Emmanuel-Liais à Cherbourg, et les mystères qui l'entourent. À partir d'examens radiologiques et d'analyses archéologiques, les secrets de Nésy, son identité et son passé, se dévoilent peu à peu.
Elle a terrorisé ou fasciné des milliers de petits Cherbourg eois. Elle, c’est la momie du musée Emmanuel-Liais de Cherbourg , qui répond au doux nom de Nésy-Khonsou-Pa-Khéred. Appelons-la Nésy pour faire court. Nésy vient d’ Égypte , où Bonaparte a bataillé pendant trois ans de 1798 à 1801. Rentrant au bercail, les troupes françaises ont ramené avec elles un trésor de guerre. En particulier, le vice-amiral Troude revient nanti d’un sarcophage renfermant Nésy.
Et en 1832, le fils de l’amiral, lui aussi militaire et en poste à Cherbourg, confie Nésy et son sarcophage au musée local. Aussitôt, le responsable du musée envoie une copie des hiéroglyphes inscrits sur le sarcophage à Jean-François Champollion, grand manitou de l’égyptologie. Champollion s’attelle au travail (il meurt peu de temps après) et révèle aux Cherbourgeois que le sarcophage est celui d’une momie de femme, fille de prêtre et nommée Nésy-Khonsou-Pa-Khéred. C’est en tout cas ce que disent les hiéroglyphes du sarcophage. Pendant près de deux siècles, on va s’accommoder de cette histoire. Certes, Champollion ne s’est pas trompé en traduisant l’inscription du sarcophage. Mais qui dit que le corps enfermé à l’intérieur est bien celui d’une femme prénommée Nésy ? Car on sait que les Égyptiens avaient coutume de faire du recyclage avant l’heure en réutilisant parfois des sarcophages pour y placer d’autres momies. Et il y a aussi la possibilité que l’amiral Troude se soit fait refiler un sarcophage et n’importe quelle momie faisant l’affaire par un revendeur d’antiquités égyptiennes peu scrupuleux : il est avéré que de tels trafics existaient déjà à l’époque… A l’automne 2016, on sort donc la momie de sa vitrine et on l’emmène au service de radiologie de l’hôpital Pasteur pour en avoir le cœur net. Non seulement les radios et les scans devraient permettre de lever l’incertitude portant sur le genre de la momie : femme ou homme ? Mais on pourrait en apprendre encore davantage en obtenant des indications sur son âge (grâce à des analyses au carbone 14 effectuées dans un labo de l’université de Lyon), les causes de sa mort, ou si les opérations de momification (l’extraction du cerveau par les narines par exemple) ont laissé des traces. Le 3 février 2017, les résultats des examens sont rendus publics. On sait désormais de manière plus sûre que les os cachés derrière les bandelettes appartiennent vraisemblablement à un seul individu (il y a des correspondances entre les articulations), adulte, a priori d’un âge avancé pour l’époque (traces d’arthrose sur les os), et que « l’ensemble général du squelette donne l’impression d’avoir affaire à un squelette féminin ». Enfin, cette femme aurait vécu à une époque située entre – 350 et – 55 avant Jésus-Christ, ce qui en fait grosso modo une contemporaine de Cléopâtre. Nésy serait une contemporaine de Cléopâtre, ayant probablement vécu entre -350 et -55 avant JC. La radio et les scans passés à Pasteur révèlent que derrière les bandelettes protégeant le corps de Nésy, il y a un sacré sac d'os, et pas un squelette bien rangé qui n'aurait pas bougé d'un poil pendant des siècles. Sûrement la faute aux conditions de transport, pas forcément optimales, pendant le voyage d'Égypte en France en 1801, aux conditions de conservation jusqu'au transfert de la momie au musée cherbourgeois en 1832. On s’aperçoit aussi qu'un péroné et qu'un fémur ont subi des fractures, et qu'en l'absence de signes de consolidation, on peut en déduire que ces fractures ont été faites peu de temps avant la mort, voire après. Enfin, on apprend incidemment que pendant les années 70, lors d'un changement de salle au musée Liais, la tête de Nésy échappe des mains du conservateur de l'époque et tombe sur le pied d'un des gardiens ! 'A l ‘époque, on n'avait rien dit et on avait remis la tête à sa place comme si de rien n'était' souffle un ancien du Musée. Tout cela ne nous dit certes pas si la momie est bien la Nésy du sarcophage. Mais ça, on ne le saura certainement jamais. La momie garde une partie de son mystère et peut encore laisser libre cours aux imaginations des petits (et grands) Cherbourgeois. Et c’est tant mieux
Momie Musée Cherbourg Égypte Histoire Ancienne Archéologie Mystère
France Dernières Nouvelles, France Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Migrants découverts dans une remorque frigorifique : 'Un ou deux cas par an au port de Cherbourg'16 migrants ont été découverts le 18 janvier 2025 en soirée dans une remorque frigorifique au port de Cherbourg (Manche). Une enquête pour aide au séjour irrégulier a été ouverte.
Lire la suite »
Le mystérieux bouton C de la Switch 2 ne serait plus aussi mystérieuxNintendo s'apprête peut-être à faire son plus grand bond en avant dans l'ère moderne du gaming social. La preuve ? Un simple bouton serait là pour ça.
Lire la suite »
Le Port de Cherbourg enplein essor : Croisières, énergies marines et transport ferroviaireCherbourg s'impose comme un port économique dynamique avec un développement croisé des activités de croisières, d'énergies marines renouvelables et de transport ferroviaire.
Lire la suite »
Tout roule pour les trottinettes électriques Bird à Cherbourg, moins pour les vélos qui vont disparaîtreDepuis près de trois ans, le service de locations de trottinettes électriques Bird à Cherbourg-en-Cotentin (Manche) est entrée dans les habitudes des habitants.
Lire la suite »
Les trois tunnels de Cherbourg-en-Cotentin fermés pour nettoyage, voici les dates à retenirLes trois tunnels de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) seront fermés pour nettoyage les mercredis 15 janvier, 26 février et 16 avril 2025.
Lire la suite »
La Cité de la Mer à Cherbourg attire plus de 300 000 visiteurs en 2024La Cité de la Mer à Cherbourg-en-Cotentin a accueilli plus de 300 000 visiteurs en 2024, confirmant son statut de locomotive touristique du Cotentin. Edeis, qui gère le musée depuis janvier 2024, a publié ces chiffres de fréquentation suite à un bilan de ses activités culturelles et patrimoniales.
Lire la suite »