Melody, mère célibataire à Bayonne, témoigne des difficultés qu'elle rencontre pour trouver un logement adapté à ses besoins et à ceux de son fils atteint de TDAH et de dysphasie. Son histoire met en lumière le fléau du mal logement qui touche particulièrement les personnes en situation de handicap, soumises à des conditions de vie précaires et à des impacts négatifs sur leur santé physique et mentale.
Melody, 33 ans, mère célibataire vivant à Bayonne, est à bout de nerfs. Fatigue, charge mentale et colère, voilà les mots qu'elle utilise pour décrire son quotidien. Comme 2,7 millions de Français en 2024, Melody est demandeuse de logement social . Elle habite actuellement dans des conditions déplorables avec ses deux enfants, âgés de 7 et 11 ans.
Son fils est atteint de TDAH et de dysphasie, deux pathologies reconnues comme des handicaps par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Le trentième rapport de la Fondation pour le logement des personnes défavorisées (Ex-Fondation Abbé Pierre), dévoilé en début de semaine, met en lumière le fait que les personnes en situation de handicap sont doublement touchées par la crise du logement en France. Seulement 6% des logements sociaux seraient accessibles et adaptés à leurs besoins (accès PMR, isolation, pièces plus spacieuses…). Dans son appartement bayonnais, Melody est épuisée. « Je suis épuisée psychologiquement. J'ai une telle charge mentale que j'ai dû quitter mon travail pour pouvoir m'occuper à la fois de la recherche d'un nouveau logement et des rendez-vous médicaux de mes enfants », explique-t-elle. La maman solo décrit un appartement minuscule, sans aucune isolation et aux taux d'humidité alarmant. Depuis le diagnostic de son fils, posé après le premier confinement, Melody a mis sa vie entre parenthèses. « J'ai accepté ce logement social après un an d'attente car nous avions besoin de déménager afin que mon fils intègre une classe ULIS et pour nous rapprocher des professionnels de santé », confie-t-elle. Très vite, la trentenaire découvre l'envers du décor. Cafards morts, trous dans le sol, traces d'humidité au plafond, un loyer qui augmente… Des soucis de santé en cascade. « Notre logement n'est pas isolé, nous entendons les moindres faits et gestes de nos voisins. De plus, notre HLM est situé en bord de route, un axe avec beaucoup de circulation, ce qui rend notre quotidien très bruyant, jour et nuit », décrit Melody. Une situation qui affecte directement son fils. « C'est un enfant qui, au vu de ses pathologies, a besoin de calme et d'espace », explique-t-elle. Chaque nuit passée dans cet appartement est un cauchemar pour la famille, qui dort dans la même pièce. « Mon fils n'arrive pas à fermer l'œil. La journée, il est dans un état de fatigue extrême et se décharge en pleurant et en criant ». Sa fille de 7 ans est, elle aussi, une victime collatérale de ce mal logement. La benjamine enchaîne les crises d'asthme à cause de l'humidité condensée. Il y a plusieurs mois, « un conseiller médical en environnement intérieur est venu relever la qualité de l'air au sein de l'appartement », note sa mère, qui a développé au fil des années une polypose nasale : « Même les résultats, cumulés aux certificats médicaux, ne justifient pas que nous soyons déplacés dans un autre logement ». En 2023, seulement 393 000 logements sociaux ont été attribués pour plus de 2 millions de demandeurs en France, selon la Fondation pour le logement des personnes défavorisées. Quatre ans après leur attribution de logement social, Melody ne peut se résoudre à vivre dans ce HLM. Alors depuis plus de deux ans, la Bayonnaise enchaîne les démarches administratives. Appels téléphoniques à l'aide au logement, courriers à la mairie, passage en commission… Rien n'y fait. « Mon enfant en situation de handicap et ma maladie chronique ne semblent pas être une priorité », déplore la jeune femme. « J'ai effectué tellement de démarches qui n'aboutissent pas. C'est très fatigant de gérer ma recherche de logement et la santé de mes enfants. Ils se plaignent, ils dorment mal, ils en ont marre ». En 2025, la famille de Melody est loin d'être un cas isolé. Dans son trentième rapport, la Fondation pour le logement des personnes défavorisées estime à 4,1 millions le nombre de personnes mal logées en France. Dont 221 000 sont en situation de handicap.
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