«Je soigne avant tout des personnes» Mais, quand on fait face au pire de ce que l'humanité a à offrir, comment ne pas se montrer réticent à l'idée de soigner et de s'occuper d'un être qui en a fait tant souffrir et qui a détruit tant de vies?
FRANCOIS NASCIMBENI / AFPQuand j'ai vu arriver Michel Fourniret à l'hôpital, j'avais du mal à associer sa personne à ce que je lisais dans la presseAnaïs*, médecin au sein du service de l'Unité Hospitalière Sécurisée Inter-régionale de l'hôpital de la Salpêtrière où, il y a quelques semaines,
le tueur en série Michel Fourniret, alors atteint de graves problèmes cardiaques et de dégénérescence mentale, a été hospitalisé, avant de décéder. Dans les couloirs de l'hôpital, quelques heures avant l'arrivée du criminel, les internes se préparent psychologiquement à accueillir le pédophile multirécidiviste : «
avant de le voir, entre médecins, on se disait qu'on n'arriverait pas à le soigner, il nous inspirait du dégoûtCertains collègues ont refusé de le prendre en charge et ont demandé à s'occuper de l'autre aile du service », acquiesce Clémence*, qui exerce aussi son métier d'infirmière à l'UHSI de la Salpêtrière. Mais lorsque Fourniret franchi le seuil de l'unité, AnaïsAbonnez-vous : 1€ le premier mois