Il a remporté l’équivalent de « Loft Story » avant de devenir l’un des députés de gauche les plus populaires du Brésil. Jean Wyllys, métis et gay, ne pouvait donc qu’horripiler le président Jair Bolsonaro. Menacé de mort, il a fini par quitter le pays. Véronique Mortaigne l’a retrouvé entre deux avions pour lui faire raconter sa vie d’errance.
Ce départ rappelle les années noires de la dictature militaire instituée en 1964, quand opposants politiques, artistes, professeurs, scientifiques fuyaient clandestinement le Brésil.
Quand il a du vague à l’âme, il écoute de la musique. Il dessine aussi, « pour dire l’indicible ». « Je me sens seule, mais j’ai toujours été seule. » Le voici récitant la chanson « Mutante », de, la grande rockeuse brésilienne. La voix s’étrangle, les yeux s’embuent.
Dans les années 1970, la dictature militaire s’épanouit sous la férule du sombre général Geisel. La censure s’active, et dans les quartiers supposés durs, les escadrons de la mort mettent la population sous surveillance.