Dans une Amérique polarisée, rongée par les inégalités et dans laquelle les armes à feu sont partout, la fracture politique se traduit par une tolérance plus forte au recours à la violence pour régler les différends.
Le candidat Donald Trump, qui vient d'être touché par un tir lors d'un meeting à Butler en Pennsylvanie, est protégé par les membres des services secrets américains. Régulièrement, elle refait surface dans la vie politique et se rappelle à l'Amérique. La violence politique semble même consubstantielle au pays, tellement elle y est liée.
Et on ne compte plus les attentats ayant eu pour effet de supprimer des leaders politiques, comme le pasteur Martin Luther King, héraut de la lutte pour les droits civiques, ou encore le sénateur démocrate Robert Kennedy, tous deux tués la même année, en 1968.Plus récemment, le mari de Nancy Pelosi, l'ex-présidente de la Chambre des représentants, a été agressé à coups de marteau à son domicile à San Francisco.
Résultat de cette méfiance combinée à une fracture culturelle et sociale : la violence est de plus en plus admise comme étant un moyen légitime de régler les conflits politiques. Ainsi, Robert Pape, professeur de science politique à l'université de Chicago, montre que 10 % des personnes interrogées jugent que l'usage de la force est justifié pour éviter que Donald Trump devienne le prochain président.
Pour l'analyste Ian Bremmer, le fondateur d'Eurasia group, « la tentative d'assassinat de Trump est le pire événement qui puisse arriver dans l'Amérique polarisée d'aujourd'hui et laisse présager davantage de violence politique et d'instabilité sociale à venir ». L'avenir dira s'il a raison de s'inquiéter.
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