En 2019, 1,27 million de personnes sont décédées d’une infection résistante aux antibiotiques. Soit plus qu’à cause du sida ou du paludisme. 'À l’horizon 2050, l’antibiorésistance sera la première cause de mortalité dans le monde.'
, ajoute l’anthropologue Charlotte Brives, qui vient de publierLa résistance à la pénicilline, par exemple, est apparue dans les deux ans après sa découverte. »
Si le phénomène est donc loin d’être nouveau, il concerne désormais la planète entière, humains comme animaux et végétaux. La faute à un usage abusif des antibiotiquedénonce Jean-Yves Madec, chef de l’unité antibiorésistance à l’AnsesPour Charlotte Brives, une grande part de la responsabilité revient à
« l’agro-industrie et à l’élevage intensif qui ont soutenu la grande accélération après la Seconde Guerre mondiale ». Certes, l’Union européenne interdit l’utilisation d’antibiotiques de croissance dans l’élevage depuis 2006.Or la lutte contre l’antibiorésistance se mène au niveau mondial. Quant à l’Europe, elle continue d’utiliser des antibiotiques en préventif et en curatif dans les élevages. »Toute molécule confondue, l’usage des antibiotiques a diminué de près de moitié ces dix dernières années en médecine vétérinaire.
« La recherche de nouvelles molécules est très coûteuse, et c’est une course contre la montre : les bactéries finiront par devenir résistantes à ces nouvelles molécules également.