L'article explore les efforts de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) pour développer des alternatives aux pesticides dans la culture des pommes. Situé sur le campus d'Angers, l'Inrae s'attache à trouver des solutions durables pour la protection des cultures, en collaboration avec des universités et des entreprises.
Rouge, jaune ou verte. On l’aime croquante ou juteuse, sucrée, acidulée, au couteau ou en compote. De l’arbre du jardin aux cageots du supermarché, la pomme, en France , ça nous connaît. Fruit le plus consommé du pays, avec environ 16 kg par ménage et par an (étude de marché businesscoot 2023), la production de pommes françaises est estimée à près de 1,6 million de tonnes en 2024, selon les statistiques agricoles de l’Agreste.
Ce succès n’est pas sans contrepartie : des pesticides sont massivement utilisés pour traiter les cultures, particulièrement sensibles aux bioagresseurs comme le puceron cendré ou la tavelure, maladie causée par un champignon et qui provoque notamment des tâches brunes, inoffensives, sur le fruit.Le défi est dès lors de taille pour réussir à respecter le plan Écophyto sur la réduction de l’usage des produits phytosanitaires, qui prévoit 50 % d’utilisation en moins de ces produits d’ici à 2030. L’objectif a déjà été repoussé de cinq ans dans la stratégie « Écophyto 2030 », après les mobilisations massives du monde agricole en 2024.C’est là qu’intervient l’Inrae. Dans le verdoyant campus du végétal d’Angers, les chercheurs disposent de laboratoires, de serres et de 150 hectares de terres pour expérimenter des alternatives aux pesticides. Ils collaborent avec universités et entreprises dans le cadre d’une unité mixte interdisciplinaire : l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS), qui a son stand au Salon international des techniques de productions végétales, jusqu’au 16 janvier à Angers.« Ici, l’Inrae et ses partenaires assument la prise de risque dans leurs expérimentations, ce que ne peuvent pas les agriculteurs,Les grands moyens sont mis, et pour cause : l’Inrae gère depuis 2019 le programme prioritaire de recherche « cultiver et protéger autrement », doté de 30 millions d’euros de financements. Son objectif était plus qu’ambitieux : produire d’ici 2025Sur le campus d’Angers, les équipes ResPom se consacrent au projet « cap zéro phyto » pour les pommes. Concrètement, il s’agit de développer des stratégies de protection des cultures en jouant sur leurs leviers immunitaires, qui viendraient remplacer les effets des produits phytosanitaires. Parmi ces leviers, la recherche se penche notamment sur le biocontrôle, un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. À quelques pas de tables recouvertes de semis de pommiers, l’ingénieur de recherche Matthieu Gaucher détaille : « On sélectionne des produits de biocontrôle, comme le limocide à base d’huile essentielle d’orange douce, ou le phosphonate de potassium, qu’on applique par pulvérisation sur les plantes en serre, avant d’en prélever les feuilles pour voir les effets sur l’immunité. »Si les pistes de biocontrôle sont multiples, ResPom en a retenu certaines pour leur efficacité : la pulvérisation de stimulateurs de défense des plantes (comme le limocide), les flashs lumineux d’UV-C, et le recours aux plantes de service, qui permettent d’attirer certains insectes ou de repousser les ravageurs. S’y ajoutent des expérimentations sur la réduction de l’utilisation de l’azote, un fertilisant très apprécié des agriculteurs, mais qui affecte la protection des plantes vis-à-vis des bioagresseurs.Pour le moment, les tests en serre et dans des bacs conteneurs à l’air libre ont été concluants, mais les résultats sur la parcelle de verger se font attendre. Les facteurs extérieurs, notamment la variabilité du climat, peuvent largement affecter le résultat final et remettre en question l’adoption de ces pratiques sur le terrain.« Ces produits ne sont pas forcément plus chers que les pesticides, mais leur mise en œuvre combinée implique plus de temps et d’interventions, donc de main-d’œuvre, ce qui a un coûtFace à l’horizon d’une réduction massive des pesticides, l’enjeu n’est pas seulement de les remplacer par le biocontrôle, mais de concevoir une nouvelle culture des pommes. C’est tout l’enjeu de l’unité VadiPom de l’IRHS d’Angers, qui recense environ 4 300 variétés de pommes existantes pour étudier leurs ressources génétiques et les mettre à profit. « On constate que beaucoup de variétés actuelles descendent de la même golden, sensible aux maladies et ravageurs, puisqu’on ne se posait pas la question avant avec les traitements chimiques, raconte François Laurens, responsable de l’équipe, quelques boîtes remplies de variétés différentes à ses pieds, au milieu des vergers.Ces travaux ont permis la sortie de nouvelles variétés, en partenariat avec la société Novadi. Le succès de la pomme Story – plus de 2 500 hectares plantés en Europe depuis ses débuts en 2008 –, témoigne du besoin de pommes plus adaptées aux problématiques actuelle
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