Face à l'impunité des gangs de trafiquants de drogue, les habitants de Puerto Bolivar, en Équateur, vivent dans la peur. La politique du président sortant Daniel Noboa en matière de sécurité semble inefficace face à la violence et au trafic rampant dans la région.
Sur la côte sud-ouest de l' Équateur , les gangs de trafiquants de drogue opèrent en toute impunité. Les habitants terrifiés constatent les limites de la politique du président sortant Daniel Noboa en matière de sécurité dans ce territoire devenu une zone de non-droit. Dans un centre de commandement près de la frontière péruvienne, huit marines équatoriens, armées de fusils M4 rouillés, se préparent à partir en patrouille. Masqués, ils sont sur le point de pénétrer dans le territoire des cartels.
Puerto Bolivar est devenu un théâtre d'affrontements entre cartels de la drogue rivaux en concurrence pour exporter des quantités record de cocaïne de la Colombie et du Pérou vers l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie. En 2024, les marines équatoriens ont découvert une trentaine de corps dans les eaux près du port, certains décapités, d'autres mutilés. « Il n'y a pas de sécurité », se lamente un habitant qui demande à ne pas être nommé. « Le pays a été complètement abandonné ». Pendant leur patrouille de quatre heures, les marines fouillent quelques bateaux de pêche et ne trouvent rien. Mais lorsqu'ils pénètrent dans l'estuaire de Huayala - quais délabrés, bâtiments en parpaings - l'unité se met en position, fusils armés et levés. Les marines scrutent nerveusement bateaux et bâtiments. « Ce n'est pas une bonne idée de rester ici longtemps », dit l'un d'eux. « Quelqu'un pourrait tirer ».Puerto Bolivar, l'un des ports exportateurs de bananes les plus importants au monde et comptoir commercial pour les fruits de mer, a une importance vitale pour l'économie de l'Équateur. Mais aujourd'hui, les grues qui chargent les conteneurs et les quais en eau profonde sont presque vides. Les affaires qui prospèrent sont l'extorsion d'argent, les enlèvements, les assassinats, la pêche illégale, le blanchiment d'argent et le trafic de cocaïne. La plupart des habitants ont peur de parler. « Ils pourraient aller jusqu'à me tuer, moi ou ma famille », déclare un vieil homme. Un pêcheur a cependant accepté de rencontrer l'AFP à condition de rester anonyme. Arrivé à un lieu de rendez-vous sûr, portant un masque et une casquette, il est déterminé à faire savoir ce qui arrive à sa communauté et à son pays. Il reconnait verser une redevance mensuelle aux gangs ainsi que 20 % de ses prises de poisson en échange de sa sécurité. « Si nous les ignorons, ils coulent nos bateaux et volent nos moteurs. Certains pêcheurs ont tout simplement disparu », raconte-t-il. D'autres travaillent pour les cartels car ils paient davantage. Le pêcheur énumère les nombreuses manières dont les gangs gagnent de l'argent, de l'extraction de l'or à la contrebande de carburant avec le Pérou. Certains procédés sont simples: des cargaisons de bananes dissimulant de la cocaïne envoyées en Europe, d'autres plus compliqués, comme l'achat de poisson qui n'existe pas pour blanchir de l'argent. Les noms des gangs et de leurs chefs sont connus de tous: Los Lobos (Les Loups), Los Lobos Box et Los Choneros. L'emprise des gangs s'affiche au grand jour. L'un des nombreux bordels de la région s'appelle « Napoles », le nom de l'ancien baron colombien de la drogue Pablo Escobar. L'armée reconnait que les figures dirigeantes du cartel mexicain Jalisco Nouvelle Génération ont un enracinement local. Ces chefs se déplacent et font des affaires ouvertement dans la région.
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