L'Écologie en Crise: Entre Repudiation et Responsabilité

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Cet article explore la situation paradoxale de l'écologie, considérée comme l'urgence du siècle, mais victime d'un rejet croissant. L'auteur analyse les raisons de ce backlash, notamment la politisation de l'écologie et la vision punitive qu'en ont certains. Il prône une écologie de la joie, basée sur le respect de la nature et l'autonomie humaine, et appelle à une transition vers un modèle agroécologique plus durable.

Elle est considérée comme l'urgence du siècle, et pourtant l' écologie est victime d'un backlash assez violent. Comment expliquez-vous cette situation ? L' écologie souffre déjà des gens qui la défendent. Alors que ce thème devrait être universel, les partis écologistes européens l'ont enfermé dans une doctrine politique, très communautaire et très identifié à gauche.

Comme si l'écologie était intrinsèquement liée au développement de l'État providence et devait faire l'objet d'une planification centrale. Je m'inscris en faux contre cette analyse qui exclut de facto les libéraux, les anarchistes, les conservateurs et bien d'autres sensibilités. Et je regrette que les écolos politiques se dispensent souvent d'être vertueux dans leurs pratiques et leurs comportements personnels…\Il me semble par ailleurs – et c'est peut-être une bonne nouvelle – que l'écologie pâtisse de ne plus être considérée comme une question secondaire. Parce qu'elle risque de remettre en cause nos habitudes, nos économies, et la manière même dont nous habitons cette planète, l'écologie est de plus en plus perçue comme une menace. Elle devient donc naturellement un sujet de clivage. Cela étant dit, notre incapacité à prendre la mesure de la crise, et à y faire face, n'a rien de surprenant. Comme le dit le biologiste Marc-André Selosse, en échouant à s'organiser collectivement, l'humanité se conforme en réalité parfaitement à sa nature biologique. L'évolution naturelle génère des individus égoïstes, soucieux de leur survie à très court terme, et donc indifférents à la destruction de leurs propres écosystèmes.\Dans votre dernier essai (1), vous appelez à une écologie de la joie, en opposition à cette écologie punitive, de la culpabilité et de la sobriété…Cela rejoint la critique que je formule à l'encontre de l'écologie politique. Nous avons aujourd'hui une vision trop morale et normative de ce que doit être l'écologie. Dans cet essai, qui revient sur les liens entre les grands penseurs et la nature, je rappelle comment saint Augustin, le théoricien du péché originel, fait du vol des poires une faute de jeunesse fondatrice. Il se repent non seulement d'avoir volé les poires, mais surtout d'avoir joui de leur saveur. Or tout dans la nature nous invite à manger ces poires : si elles sont juteuses et désirables, c'est pour que nous, mammifères, les bâfrions et répandions leurs graines tout autour de nous (ce que les biologistes appellent « l’endozoochorie »). Conclusion, il ne faut pas résister à la tentation ! L’idée même de culpabilité est antiécologique.Nous aurons gagné la bataille culturelle le jour où l’on comprendra à quel point la relation à la nature peut être synonyme de jouissance et d’intensité. À titre personnel je trouve joie et liberté dans mon rapport au jardin. À l’inverse, quand je commence à râler parce que les autres prennent l’avion, alors je considère que j’ai perdu.Bien évidemment. Ce n’est pas parce qu’on déplore la bureaucratie qu’on est contre les règles. Mais si on veut accélérer la transition, il faut que ces dernières soient les plus simples possible. La loi suprême à mes yeux, conforme à ma conception de l’humus, serait :C’est très contraignant mais très facile à comprendre, et donc à faire appliquer. Il faudra aussi assumer l’idée que la transition fera des perdants, ce qui ne sera pas une première dans l’histoire. Quand on débattait de l’abolition de l’esclavage, des économistes comme Thomas Carlyle alertaient sur les pertes pour les propriétaires d’esclaves… Ça n’a pas empêché le corps politique de prendre la bonne décision. Sans aucune hésitation : le passage universel à l’agroécologie. Aujourd’hui, les agriculteurs ne souffrent pas des normes environnementales, ils souffrent d’une accumulation de normes complexes, contradictoires et inapplicables, ainsi que de l’absence de cap politique clair. Si la société leur demandait d’abandonner les produits phytosanitaires et leur en donnait les moyens, la plupart seraient prêts à s’adapter. L’agriculture a toujours été un objet politique, au XVIIIe siècle avec les physiocrates, au XXe avec la révolution verte. Si j’insiste sur l’arrêt des pesticides, c’est parce que l’effondrement de la biodiversité qu’ils provoquent est une catastrophe plus grave encore que l’…\La santé des sols est primordiale pour les habitats animaux et pour le stockage du carbone, mais aussi pour notre alimentation, notre eau et notre santé. C’est l’horizon de la science agronomique contemporaine. Pour résoudre les problèmes posés à la nature, il faut développer des solutions fondées sur la nature. En effet, ces notions ont été pensées avec l’idée de constituer une autonomie humaine indépendante de son milieu. Le droit de propriété, que John Locke conceptualise à partir de la cueillette des pommes, confère à son détenteur le pire des droits, celui de détruire

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