L'affaire des violences sexuelles et des viols perpétrés durant des décennies au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, où François Bayrou a scolarisé ses enfants et où sa femme enseignait, fragilise le Premier ministre. Ses explications vagues et confuses face aux questions sur ce sujet, ainsi que sa réaction agacée face aux journalistes qui abordent l'affaire, alimentent la crise de confiance envers Bayrou. Les sondages montrent un niveau d'opinions défavorables sans précédent pour un Premier ministre deux mois après sa nomination.
Alors qu'il parvenait à faire passer les textes budgétaires grâce au soutien des socialistes et à l'abstention favorable du RN, François Bayrou , le Premier ministre, s'est retrouvé confronté à une affaire d'agressions sexuelles et de viols perpétrés pendant des décennies au sein du collège-lycée privé catholique Notre-Dame-de-Bétharram dans son département des Pyrénées-Atlantiques.
Il faut noter que Bayrou avait scolarisé certains de ses enfants dans cette institution et que sa femme y enseignait. Interrogé le 11 février à l'Assemblée nationale sur ses connaissances et ses actions durant son mandat de ministre de l'Éducation nationale (1993-1997) et président du conseil général, Bayrou s'est réfugié dans des explications vagues et confuses, voire mensongères, fragilisées par chaque nouvelle révélation sur cette affaire de pédocriminalité tentaculaire, la plus importante jamais connue concernant l'Éducation. Depuis cette date, il est constamment interrogé sur l'affaire Bétharram, à tel point qu'il en a exprimé son agacement. Lors de sa visite au Salon de l'agriculture, il a fait exclure et tenir à l'écart un journaliste du pool qui osait lui poser une question sur l'affaire, provoquant la colère légitime de l'Association de la presse ministérielle. L'affaire Bétharram, qui colle à Bayrou comme une étiquette, malgré les annonces qu'il a faites en faveur des victimes rencontrées à Pau, impacte la confiance que les Français lui accordent déjà fragile. Selon le baromètre politique Odoxa-Mascaret pour Public Sénat et La Dépêche du mois de février, François Bayrou confirme les débuts les plus catastrophiques de la carrière d'un Premier ministre avec des opinions défavorables qui s'élèvent à 72 %. « Avec seulement 26 % d'opinions positives, il perd quatre points en un mois. Jamais aucun chef de gouvernement n'avait enregistré un niveau aussi bas deux mois après sa nomination », souligne Gaël Sliman, président d'Odoxa. Sur les réseaux sociaux, l'affaire affaiblit Bayrou, dont la communication zigzagante est mal perçue. « La critique politique devient personnelle pour le Premier ministre. Le sentiment des conversations à l'égard de François Bayrou au cours des 30 derniers jours est en moyenne négatif à plus de 60 % et atteint même des pics de 95 % d'opinions négatives après les révélations de l'affaire Bétharram », notent les experts de Mascaret.
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