Khadija Haïdary, une Afghane de 34 ans diplômée en économie, partage son récit sur la vie quotidienne sous le régime des talibans. L'interdiction de faire entendre sa voix, la surveillance constante et les restrictions à sa liberté de mouvement reflètent la dure réalité que vivent les femmes en Afghanistan.
En septembre, nous avons contacté sur Internet une Afghane de Kaboul, avec qui nous avons commencé à correspondre. C’était dangereux pour elle :Elle a 34 ans, est diplômée en économie de l’université de Kaboul, aime lire Haruki Murakami, Thomas Mann et regarder. Comme nous, elle a grandi à une époque où les femmes pouvaient recevoir une éducation et travailler. Mais pour elle, tout a changé avec le retour des talibans en août 2021. Nous avons correspondu cinq fois.
Parfois, elle répond à des questions que nous lui posons ; parfois, elle écrit librement. À la question « Que restera-t-il de vous après l’avènement des talibans ? » elle répond qu’elle ne sait pas, mais qu’il en restera au moins une trace. L’écriture est, explique-t-elle, une rare source de libération. Le 5 octobre, elle a réussi à fuir vers le Pakistan avec son mari et leurs enfants. Elle nous a donc demandé de publier son témoignage à visage découvert, en proclamant son nom haut et fort : Khadija Haïdary. Voici des extraits de ses lettres.Depuis la promulgation de la nouvelle loi , je sors très peu de chez moi, je ne parle pas souvent à voix haute, même lorsque c’est nécessaire. Les talibans ont interdit aux femmes de faire entendre leur voix dans des lieux publics. Ils estiment que le timbre des femmes peut faire perdre le nord aux hommes. Pour eux, lire à haute voix ou chanter constitue un crime impardonnable pour une personne de sexe féminin. Même la récitation du Coran par une femme est, selon eux, susceptible d’exciter les hommes. Ils envoient des agents de la police des mœurs arpenter les rues dans leurs blouses blanches, afin de prévenir tout comportement féminin déplacé. Je me suis donc mise à éviter les endroits où je risquais de les croiser. Quand je les aperçois, je fais un détour. Lorsque je sors, il me faut porter un tchadri. En fait, mes sorties se résument à me rendre à un marché près de chez moi une fois par semaine, parfois seulement une fois toutes les deux ou trois semaines, en compagnie d’autres femmes. Tous les vendeurs sont des hommes
Afghanistan Talibans Femmes Liberté Répression
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