Le scénario d'une baisse des taux se profile en 2024 sous l'effet du ralentissement des prix en zone euro. À la Banque centrale européenne, les gouverneurs scrutent en particulier l'évolution des salaires et l'inflation sous-jacente pour déterminer leur position sur le futur de la politique monétaire.
L'inflation commence à sérieusement à s'essouffler. Après un léger rebond en fin d'année 2023, l'indice des prix à la consommation a ralenti au mois de janvier en France pour s'établir à 3,1% contre 3,7% en décembre. « Ce ralentissement ne concerne pas les services, mais toutes les grands types de biens : les produits manufacturés, l'énergie, les produits alimentaires.
« La désinflation pourrait être plus rapide que prévu, en particulier si les tensions sur les marchés du travail continuent de s'estomper et si les anticipations d'inflation continuent de baisser, ce qui permettra aux banques centrales d'assouplir leur politique de façon plus précoce », a expliqué le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, dans une note de blog à l'occasion de la dernière mise à jour des...
En France, les salaires en euros constants ont baissé pour la plupart des catégories socioprofessionnelles en 2023, selon de récentes données de la Direction statistique du ministère du Travail . « S'il n'y a pas eu de boucle prix-salaires au plus fort du choc d'inflation, on peine à voir pourquoi cela arriverait juste maintenant », poursuit l'économiste.
« Dans le secteur public, le salaire moyen par tête a évolué à un rythme proche, mais légèrement inférieur à celui du secteur privé , notamment du fait des mesures catégorielles en faveur des enseignants et de la revalorisation du point d'indice au 1er juillet 2023. Début 2024, de nouvelles mesures ont été mises en œuvre et l'évolution resterait un peu inférieure à celui du secteur privé.
En France, l'inflation sous-jacente harmonisée redescendrait à 2,5% en 2023 et 1,8% en 2025, selon les prévisions de la Banque de France, datant de fin 2023. Et l'inflation hors prix de l'énergie et de l'inflation serait légèrement supérieure à 2,8% en 2024 et 2,2%, soit proche de la cible de la Banque centrale européenne.