Le président du Rassemblement National souhaite que l'Union européenne revoie son pacte vert, s'inspirant de l'approche de l'Amérique de Trump.
Jordan Bardella , président du Rassemblement National, souhaite imiter l'approche de l'Amérique de Donald Trump en matière de politique environnementale. Alors que le président américain nouvellement élu a annulé par décret un ensemble de mesures en faveur du climat initiées par son prédécesseur Joe Biden, Bardella espère que l'Union européenne s'en suivra et enterrera son propre « Green Deal », son pacte vert.
Cette proposition, exprimée dans un entretien accordé au Journal du Dimanche le jeudi 23 janvier, est peu susceptible de se concrétiser immédiatement. « Il faut débloquer toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance en France et en Europe. Je souhaite donc la suspension immédiate du Green Deal », déclare Jordan Bardella. « L'inflation de normes qu'il promet, ainsi que la multiplication de contraintes à la croissance qu'il implique, condamneront notre économie, de l'agriculture à l'industrie automobile, de l'intelligence artificielle à notre politique énergétique », développe le député européen. Le Green Deal, lancé par la Commission européenne en 2019 et adopté à une large majorité par le Parlement européen en 2020, est un ensemble d'initiatives visant à permettre à l'Union européenne de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 à 55 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, en vue d'atteindre la neutralité carbone en 2050. En France, ce paquet réglementaire est devenu un sujet de controverse lors des récentes manifestations des agriculteurs. Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA et actuelle dirigeante du Copa (organisation regroupant les principaux syndicats agricoles européens), a dénoncé, au niveau européen, « un amoncellement de normes environnementales qui menacent la viabilité de nos exploitations ». « Je suis convaincu qu'il existe un chemin pour concilier la protection de l'environnement et une économie de production », défend Jordan Bardella, notamment grâce à la production d'électricité nucléaire. Malgré la percée des mouvements politiques hostiles au Green Deal européen lors des élections européennes, ses partisans restent majoritaires au Parlement européen, ainsi qu'au sein de la Commission européenne et des chefs d'État de l'Union. Du point de vue français, l'unique option pour empêcher que le Green Deal ne se traduise en droit français serait l'arrivée au pouvoir du RN.
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