Malgré un déficit croissant et la création d'un collectif de protestation, l'hôpital Royan Atlantique affiche une attitude optimiste et ambitieux envers son avenir. Un document stratégique est en cours de finalisation pour définir les grandes orientations des cinq prochaines années, avec un accent sur la recherche de financement alternatif et le développement de nouveaux services.
Malgré un déficit d'un peu plus de 3 millions d'euros et la création du collectif Centre hospitalier en danger à l'automne dernier, la directrice de l' hôpital garde le moral et entend bien dérouler un projet d'établissement. Le maire de Royan et président du conseil de surveillance de l' hôpital Royan Atlantique, Patrick Marengo, souligne que Laurence Couloudou, directrice de l'établissement de santé , est un capitaine capable de maintenir le cap lorsque les voyants clignotent au rouge.
\Dans un contexte financier délicat, la réalisation du projet d'établissement s'avère tortueuse mais pas infaisable. Il va falloir aller chercher des fonds ailleurs que dans les caisses de l'hôpital. Un document stratégique verra le jour au cours du prochain semestre. Il définira les grandes orientations et les priorités des cinq prochaines années. Laurence Couloudou insiste sur le fait que ce document reflétera l'ambition commune de construire une offre de soins humaine et efficace. \Après un mois de travaux, l'appareil « 100 % hospitalier » a accueilli ses premiers patients ce mardi 7 janvier. La directrice n'occulte pas la crise politique avec un système de santé qui arrive au bout ni la crise de vocation. « Depuis la sortie de la période Covid, l'établissement a perdu près de 20 % de sa capacité d'hospitalisation. Ce qui nous rend vulnérable et met en grande difficulté nos équipes. Nous sommes conscients des retombées négatives sur les conditions de travail et la vie personnelle de chacun », n'élude pas la directrice qui souhaite « maintenir le dialogue social ». Un discours d'apaisement après les tensions de l'automne. \En 2024, le déficit cumulé de tous les établissements de santé de Nouvelle-Aquitaine s'élevait à 230 millions d'euros. « Pour notre hôpital, on s'oriente vers un déficit de 3,1 millions d'euros à la fin de l'exercice 2024. Ce qui représente plus de 5 % de nos recettes. C'est très lourd », reconnaît Laurence Couloudou. D'autant plus que l'aide de l'Agence régionale de santé (ARS) diminue chaque année. « En 2020, elle était d'1,8 millions d'euros. Cette année, on a reçu 400 000 euros », révèle-t-elle. L'établissement n'a donc plus la capacité de porter seul ses investissements. « Nous ne sommes pas restés les bras ballants ou dans une espèce de sidération devant l'ampleur de la tâche. Nous poursuivons nos projets et saisissons chaque opportunité en traquant les subventions, en répondant aux appels à projet pour avancer, restructurer et moderniser. » Il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, comme cette grosse opération de désamiantage. La présence d'amiante dans la colle des sols de l'établissement a en effet suscité un important chantier de mise en conformité sur le point de s'achever. \En 2025, l'hôpital va s'atteler à chercher deux médecins gériatres pour rouvrir l'unité de court séjour en gériatrie. Des bilans de santé hors les murs vont également être lancés sous peu « pour les populations les plus vulnérables dans les communes les moins bien desservies. Des subventions vont permettre de déplacer l'hôpital de jour de médecine et d'oncologie du quatrième au troisième étage dans des locaux plus modernes. Enfin, le centre de prélèvements et d'analyses médicales va ouvrir très prochainement. Emmanuelle Bonnin, la présidente de la commission médicale d'établissement, a quant à elle annoncé « l'arrivée d'une diabétologue à temps plein en mars prochain, de nouveaux médecins consultants et le recrutement très probable d'un médecin en post-urgence et peut-être même d'une pharmacienne. Sans compter le retour d'une interne qui va prendre un poste de praticienne hospitalière en médecine polyvalente ». Des éclaircies dans un ciel nuageux. \Un projet à presque 19 millions d'euros est dans les cartons du centre hospitalier avec, si tout se passe bien, la réception d'un nouveau bâtiment fin 2029.
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