Guillaume Bresson : Entre Tag et Street Art

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Guillaume Bresson : Entre Tag et Street Art
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L'artiste Guillaume Bresson raconte son parcours, de ses débuts dans le tag à Toulouse à son affirmation dans le monde de l'art contemporain. Il évoque son passage des Beaux-Arts à New York, ses influences et les thématiques qui traversent son travail, comme l'adolescence perdue et le complexe du provincial.

Comme vous l'indiquez dans cet ouvrage, votre parcours a commencé avec le tag sur les murs de la Ville rose. Oui, j'ai commencé à taguer vers mes 13 ans, imitant mon grand frère et ses amis dans le quartier de Rangueil, où nous vivions alors. Cela est devenu une sorte de passion, d'obsession pendant cinq ans. Je passais mon temps à faire des brouillons, même en cours, au collège, au lycée. On taguait alors dans des lieux industriels abandonnés ou sur les murs de Toulouse .

À l'époque, j'inscrivais mon pseudo, Skope. On jouait à trouver les meilleurs spots, parfois les plus risqués, pour mettre notre signature en valeur. Il reste peut-être un tag ou deux sur les rocades de Rangueil, je devrais aller le vérifier... On avait aussi fait un truc au lycée Bellevue. Il en reste possiblement des traces. Vous affirmez pourtant n'être porté par aucune ambition artistique lors de votre jeunesse à Toulouse. Comment voyiez-vous alors votre pratique du tag ? À l'époque, pendant les années 1990, le graff ne s'appelait pas street art. Il n'existait pas de débouché institutionnel, contrairement à maintenant, où des galeristes vendent des créations de ce genre. Ça restait une pratique underground, restreinte à un petit milieu. On ne pouvait pas envisager faire carrière là-dedans. Je me souviens de beaucoup de figures importantes à Toulouse à l'époque, comme la Truskool, avec Soone et Tilt. Je pense aussi à Mars, Sike, Reso... Je peux citer beaucoup de noms comme ça car Toulouse faisait partie des villes de France les plus dynamiques dans ce domaine. Vous évoquez les 'émeutes dans les quartiers de Toulouse en 2002' comme une source d'inspiration. Dites-nous en plus... Je n'y suis pas allé car elle se passait à la Reynerie, or j'habitais à Rangueil. Je ne les ai donc pas vues de mes propres yeux. Ainsi, le tableau inspiré par ces événements, conçu de 2002 à 2006, représente une émeute un peu générique, pouvant aussi évoquer Mai 68 et la Révolution française. Il ne s'agit donc pas d'une œuvre documentaire. Dans les années 2000, vous étudiez aux Beaux-Arts. Vous avez dû 'exorciser la honte' de ne pas correspondre aux codes parisiens. Je n'avais jamais fréquenté de musée à Toulouse, je suis arrivé naïf dans la capitale, y vivre sans connaître personne pendant plusieurs années m'a choqué... J'ai débarqué dans la plus grande école d'art du pays un peu par hasard, sans bagage culturel, avec mon accent toulousain, dans un univers social totalement différent... Je me sentais inférieur culturellement avec une espèce de complexe du provincial. Et, cet effort d'adaptation fait lors de mon passage de Toulouse à Paris, j'ai dû le reproduire en 2016 pour mon déménagement de la capitale à New York, ne parlant même pas anglais. En fait, j'ai gardé cette honte toute ma vie, même si elle s'est beaucoup réduite. Ce sentiment m'importe, il a marqué ma jeunesse et a influencé ma pratique. On trouve dans le livre des clichés d'une séance de pose faite à Toulouse avec vos amis de Rangueil. Racontez-la nous... Pendant les années 2000, j'ai commencé à photographier mes proches pour peindre. Ma principale séance s'est tenue, en 2006 ou 2007, dans le théâtre Jules Julien, où le père d'un ami de Rangueil travaillait comme concierge. Grâce à lui, on a pu y passer une après-midi et y travailler les mouvements de foule et de corps avec un maximum de copains du quartier. La grande toile conservée dans la collection des Abattoirs est née de cette séance photo. Décrivez-la nous... Annabelle Ténèze, directrice des Abattoirs de 2016 à 2023, m'avait passé commande pour cette toile. Une personne y est représentée, au sol, agressée par deux autres. À l'arrière-plan, à gauche, très loin, un personnage court vers la scène. Tout cela se passe au milieu d'un parking sous-terrain, avec des lumières de néons très fortes. Ce grand format m'a pris huit mois à un an. Votre monographie renvoie aussi à votre exposition aux Cordeliers, en 2020. Quelle place tient cet événement dans votre carrière ? Il a marqué quelque chose d'autobiographique. Cette exposition, très importante à mes yeux, résultait du travail avec mes amis de Rangueil et de celui avec mon père. Elle renvoyait à une époque révolue, à une adolescence perdue. À présent, j'attends juste une invitation comme cette invitation des Cordeliers pour créer à nouveau à Toulouse. Ça m’intéresserait car ça réveillerait en moi beaucoup de souvenirs.

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