Le chef des conservateurs allemands, Friedrich Merz, a réaffirmé son refus de coopérer avec l'AfD, malgré des soupçons de rapprochement pour durcir les règles migratoires.
Le chef des conservateurs allemands de la CDU , Friedrich Merz , a réaffirmé samedi l'exclusion de toute coopération avec le parti d'extrême droite AfD, alors qu'il est accusé de flirter avec cette possibilité pour accélérer l'adoption de mesures restrictives concernant les migrations. « Je vous le redis ici très clairement: je n'engagerai pas de discussions avec ce parti sur une quelconque forme de coopération .
Je ne le ferai pas », a-t-il insisté lors d'un discours à Künzelsau (sud-ouest), à l'invitation de la branche régionale du parti. « Sortir de l'Otan. Sortir de l'euro. Se mettre sur les genoux de Poutine. (...) Je ne suis quand même pas à la CDU pour jeter par-dessus bord tout ce qui nous a rendus forts et grands dans ce pays », a-t-il lancé. Critiqué pour sa proximité avec la Russie, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), en deuxième position dans les sondages pour les élections du 23 février (20%) derrière les conservateurs (30%), prône la sortie de l'UE et de l'euro, et certains de ses membres ont remis en question l'utilité de rester dans l'Alliance atlantique. La déclaration de Friedrich Merz intervient alors que le pays débat activement d'une éventuelle fin du « cordon sanitaire », pratique politique qui exclut l'extrême droite de toute alliance.Des articles de presse ont rapporté vendredi la volonté de Friedrich Merz de présenter au Parlement la semaine prochaine un texte de loi visant à durcir radicalement les règles migratoires suite à l'attaque au couteau mercredi imputée à un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques, qui a fait deux morts. Ce texte s'inspirerait de ses propositions formulées au lendemain de cette nouvelle agression, préconisant notamment un refus d'entrée en Allemagne « pour tous ceux qui ne disposent pas de documents valables ou qui font usage de la libre circulation européenne », un contrôle « durable » des frontières et l'expulsion systématique des demandeurs d'asile déboutés ou dangereux. « Nous présenterons (ces propositions, ndlr), indépendamment de qui les approuvera », a déclaré Friedrich Merz, selon des propos rapportés par ces médias. Une façon de laisser entendre qu'il tolérerait le soutien de l'AfD si un vote avait lieu au Bundestag, la chambre basse du Parlement, ce qui lui a valu de nombreuses critiques, y compris du chancelier de centre gauche Olaf Scholz et des Verts. La coprésidente de l'AfD Alice Weidel s'en était réjoui, proclamant vendredi sur son compte X : « Le cordon sanitaire est tombé !
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