Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé une nouvelle mission pour discuter des retraites afin de trouver un accord avec les partenaires sociaux. La réforme des retraites d'Emmanuel Macron ne sera pas suspendue, mais une consultation rapide et transparente sera mise en place.
François Bayrou , pour discuter des retraites, a choisi de ne pas utiliser le mot « suspension », très attendu par une partie de la gauche. La réforme des retraites d'Emmanuel Macron, prévue pour être mise en œuvre en 2023, ne sera finalement pas remise en pause. « La réforme des retraites est vitale pour notre pays et notre modèle social », a déclaré le Premier ministre. Cela sous-entend que la réforme continuera à se déployer, avec trois mois de travail supplémentaires par an.
Lire aussi : Évoquer le fonds de réserve des retraites, une proposition sociale étrange. Bien que le Premier ministre ait fermé la porte à toute suspension, il a promis d'ouvrir la discussion : « Je choisis de remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref et dans des conditions transparentes ». Une mission rapide à la Cour des comptes Conscient que ce sujet suscite de vives passions, François Bayrou souhaite néanmoins, préalablement, poser un constat et des chiffres indiscutables concernant le financement. Pour ce faire, il se tourne vers la Cour des comptes, demandant à Pierre Moscovici de réaliser une mission rapide de quelques semaines. Cela rappelle les rapports Raynaud de 1993 et Bonnet-Nasse de 1997 sur les finances publiques, selon Pierre Mayeur, ancien directeur de la Caisse nationale d'assurance vieillesse. Une chose est sûre : aux yeux de François Bayrou, l'urgence est telle qu'il ne peut attendre le prochain rapport du Conseil d'orientation des retraites, prévu pour juin prochain. Si le Premier ministre est si attentif aux finances, c'est parce qu'il voit selon lui une alerte sur la dette française, un sujet qui lui tient à cœur. En 2007, le centriste avait d'ailleurs fait campagne pour la présidentielle autour de ce sujet. Ainsi, 18 ans plus tard, il ne se permettrait pas de se renier et d'aggraver les déficits des régimes ! Et François Bayrou de rappeler que « notre système de retraite verse chaque année quelque 380 milliards d'euros de pensions et près de 55 milliards ne sont pas financés ». Le retour en force des partenaires sociaux Sa méthode : « Rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l'âge de la retraite, à condition de ne pas dégrader l'équilibre financier que nous cherchons. Ce serait une faute impardonnable contre notre pays », a-t-il affirmé. Pour tenter de sortir par le haut, François Bayrou invite donc « les représentants de chaque organisation à travailler ensemble pendant trois mois ». Et il promet que « si ce conclave trouve un accord d'équilibre et de meilleure justice, il sera présenté au Parlement lors du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale », normalement débattu au début de l'automne ou « si nécessaire par une loi ». Reste que si les partenaires ne s'accordent pas, la réforme actuelle continuerait à s'appliquer. Une proposition que les socialistes, bien que déçus, ont eu du mal à rejeter : « Il n'y a pas de déshonneur à s'en remettre au dialogue social », lui a répondu Boris Vallaud, à la tribune. Une lourde responsabilité La charge qui pèse sur le patronat et les syndicats n'en demeure pas moins très lourde. Les marges de manœuvre financières sont si étroites que le compromis promet d'être une gageure. En effet, les syndicats ont organisé plus de 13 manifestations en 2023 contre la loi qu'ils jugent « injuste », rassemblant plus de 3 millions de personnes dans les rues. Le patronat, lui, maintient que le recul de l'âge légal est indispensable pour équilibrer les régimes. Il n'empêche, qui d'entre eux osera refuser l'exercice ? Se retrouver au centre du jeu après avoir été mis de côté pendant les quinquennats d'Emmanuel Macron sonne comme une revanche. Rassuré par l'ode que François Bayrou a lancée aux entreprises, le patronat aura à cœur d'éviter les hausses de cotisations et d'avancer ses pions sur la capitalisation. La CFDT, de son côté, entend pousser le sujet de la pénibilité, qu'elle porte depuis plus de vingt ans. Reste la CGT : ira-t-elle jusqu'à être la seule à refuser l'invitation, prenant alors le risque de se marginaliser ? Rien n'est moins sûr. La concertation devrait démarrer dès ce vendredi 17 janvier, sous la houlette de la ministre Astrid Panosyan-Bouvet. Et François Bayrou toutefois de conclure : « Il ne faut pas s'attendre au grand soir ».
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