Le Premier ministre a fermement rejeté les accusations de mensonge portées par la gauche concernant sa connaissance des violences et des agressions sexuelles qui auraient eu lieu dans un établissement catholique fréquenté par ses enfants.
François Bayrou a fermement rejeté mercredi les accusations de mensonge portées par la gauche concernant sa connaissance des violences et des agressions sexuelles dans un établissement catholique fréquenté par ses enfants, qualifiant ces accusations de « polémiques artificielles ».
Le parquet de Pau mène une enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, des agressions sexuelles et des viols qui auraient eu lieu au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990. Le chef du gouvernement, originaire de la région, a fait scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement et son épouse y a enseigné le catéchisme. La semaine dernière, des témoins interrogés par l’AFP, suite à une enquête de Mediapart, ont affirmé que le Premier ministre était au courant dès la fin des années 1990 d’accusations d’agressions sexuelles . M. Bayrou était ministre de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997. « Je récuse les polémiques artificielles sur ce sujet », a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale. « Jamais je n’ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit, (...) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements », a réaffirmé le chef du gouvernement. Il avait déjà assuré mardi n’avoir « jamais été informé » de ces agressions par le passé. La réponse du Premier ministre « n’est pas à la hauteur de la gravité des faits ni de la souffrance des victimes », a protesté sur X le patron du PS Olivier Faure. « Bayrou démission », a réclamé Mathilde Panot, cheffe des députés de la France insoumise. François Bayrou avait été interpellé par le député écologiste Arnaud Bonnet, qui lui demandait des « réponses claires » ou sinon de quitter son poste, comme avant lui le député LFI Paul Vannier. « Vous avez menti devant la représentation nationale », a lancé M. Vannier, en citant de nouveaux documents de Mediapart. « Allez-vous (...) en assumer toutes les conséquences et présenter votre démission » ? Déjà interrogé mardi par M. Vannier, le chef du gouvernement avait exprimé sa « sympathie » pour « les personnes, les hommes ou les garçons, qui ont été en souffrance dans ces affaires-là ». La formulation a suscité l’ire des députés socialistes, qui ont jugé dans un communiqué qu’« en ne prononçant jamais le mot +victimes+ », M. Bayrou « a fait preuve d’une légèreté inacceptable », compte tenu de « la gravité de ces faits » qui ont eu lieu pendant près de 60 ans. « Votre silence indique que l’omerta règne au sommet de l’Etat. Il engage directement le président de la République, seul responsable de votre maintien à Matignon », a complété Paul Vannier. Et « il donne aux députés une immense responsabilité au moment de voter ou de ne pas voter votre censure » mercredi sur le budget de la Sécurité sociale, même si la motion, qui n’est pas soutenue par le PS, a peu de chances d’être adoptée. Une autre motion du PS doit être examinée la semaine prochaine. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui a répondu sous les huées à Paul Vannier, a dit « avoir une pensée pour tous ces enfants (...) victimes et qui méritent, me semble-t-il, mieux que des jeux politiciens » et renvoyé au parquet de Pau, « seul à pouvoir communiquer » sur cette affaire. Selon le procureur de Pau, interrogé mercredi, les auditions de victimes sont terminées et le parquet doit décider désormais des suites judiciaires à donner. François Bayrou assure que « lorsque la première plainte est déposée », selon lui « en décembre 1997 », il a « quitté déjà le ministère de l’Éducation nationale depuis des mois », et qu’il n’aurait pas scolarisé ses enfants dans un établissement visé par de « tels soupçons ». En avril 1996, une plainte avait déjà dénoncé les violences physiques d’un surveillant - qui a été condamné - sur un enfant de la classe d’un des fils de M. Bayrou. Puis en mai 1998, alors que François Bayrou était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du Conseil général, un ancien directeur de l’institution avait été mis en examen et écroué pour viol. Selon Le Monde et La République des Pyrénées, François Bayrou a rencontré en 1998 le juge chargé d’instruire ce dossier. Cet ancien magistrat affirme qu’ils avaient évoqué l’affaire et a dit à Mediapart ne pas comprendre pourquoi l’actuel Premier ministre le « dénie aujourd’hui ». Mediapart a aussi dévoilé mardi la lettre d’un ancien élève adressée en mars 2024 à François Bayrou qui raconte des faits d’attouchements subis à la fin des années 1950, restée sans réponse. Mercredi, l’association Mouvenfants, fondée par Arnaud Gallais, ancien membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), a collé des messages sur les murs du collège-lycée dénonçant « 50 ans de déni » ou « 112 plaintes pour des violences », qui ont vite été retirés.
François Bayrou Accusations Violences Sexuelles École Notre-Dame-De-Bétharram Enquête Parlement Justice
France Dernières Nouvelles, France Actualités
Similar News:Vous pouvez également lire des articles d'actualité similaires à celui-ci que nous avons collectés auprès d'autres sources d'information.
Notre-Dame de Bétharram : « Le déni de François Bayrou est inquiétant, et sa position intenable »Mediapart publie ce mercredi une enquête assurant que le Premier ministre, qui a eu des enfants scolarisés au sein de l’institut religieux, était forcément au courant de cas de violences physiques et sexuelles.
Lire la suite »
Affaire Notre-Dame-de-Bétharram : François Bayrou était-il au courant des accusations d’agressions sexuelles ?François Bayrou avait connaissance, dès la fin des années 1990, d’accusations d’agressions sexuelles dans un établissement catholique du Béarn fréquenté par ses enfants, affirment des témoins interrogés mercredi par l’AFP, après une enquête de Mediapart sur les dénégations du Premier ministre.
Lire la suite »
Accusations d’agressions sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram : François Bayrou savait, selon des témoinsLe Premier ministre est visé dans une enquête de « Mediapart », lui qui a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement catholique du Béarn.
Lire la suite »
François Bayrou Accusé de Recel d'Information sur les Violence à Notre-Dame-de-BétharramLe Premier ministre français, François Bayrou, est accusé d'avoir été au courant des violences et des agressions sexuelles qui se sont déroulées au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram dans les années 1970 et 1990, mais d'avoir dissimulé ces faits. Des témoins ont affirmé à Mediapart que Bayrou était informé des affaires, mais il a nié ces accusations et menacé de porter plainte en diffamation.
Lire la suite »
François Bayrou dément toute connaissance des agressions sexuelles au collège Notre-Dame-de-BétharramFrançois Bayrou a affirmé mardi 11 février n'avoir jamais été informé des agressions sexuelles qui ont lieu au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, près de Lourdes, et a annoncé une plainte en diffamation. Le parquet de Pau enquête depuis un an sur une centaine de plaintes pour violences, agressions sexuelles et viols dans cet établissement entre les années 1970 et 1990.
Lire la suite »
François Bayrou Accusé de Mentir sur Les Agressions Sexuelles au Collège Notre-Dame-de-BétharramLe parquet de Pau enquête depuis un an sur des accusations de violences, d'agressions sexuelles et de viols au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram. François Bayrou, Premier ministre et ancien ministre de l'Éducation, est accusé de mentir sur sa connaissance de ces événements.
Lire la suite »