Une fausse information concernant une potentielle loi visant à limiter les données mobiles a circulé ce week-end. L'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, explique que cette rumeur est fausse et que son objectif est de mettre en évidence l'impact réel du numérique, notamment celui des centres de données et des équipements électroniques. L'Ademe encourage plutôt un changement de comportement chez les utilisateurs de smartphones, comme la préférence pour le Wifi et la réduction de l'utilisation de l'intelligence artificielle.
Ce week-end, une information a suscité beaucoup de réactions : une loi serait en cours d'élaboration pour restreindre fortement les données associées aux forfaits de téléphonie mobile. Le problème soulevé est que les forfaits repoussent constamment les limites mensuelles de données, voire proposent carrément l'illimité, comme le fait Free Mobile auprès de ses clients Freebox.
L'idée avancée est que ces forfaits encouragent une consommation déraisonnable du réseau et, indirectement, un bilan carbone élevé. L'alerte, qui a provoqué la réaction même de Xavier Niel, aurait émané d'une proposition de l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Toutefois, tout cela est « faux », confirme à Tech&Co Roland Marion, directeur de l'économie circulaire à l'Ademe. Les centres de données et les équipements électroniques sont pointés du doigt. Pour l'organisme, qui peut effectivement transmettre ses observations au gouvernement ou aux élus, mais qui n'a pas la capacité de proposer des lois, il s'agit en réalité de mettre en évidence l'impact du numérique. L'Ademe précise cependant que c'est le secteur des centres de données et des équipements électroniques qui représente 95 % de l'empreinte carbone en France, contre seulement 5 % pour les données des forfaits mobiles. Roland Marion ajoute que l'Ademe préconise plutôt un changement dans les habitudes des utilisateurs de smartphones, par exemple en préférant se connecter en Wifi une fois chez soi ou au bureau, plutôt que de rester inutilement en 4G ou en 5G. L'Ademe appelle également à « augmenter la durée de vie des appareils électroniques », ainsi qu'à « éviter d'utiliser l'intelligence artificielle » lorsque cela n'est pas nécessaire. L'IA est en effet l'un des principaux vecteurs d'émissions carbone. En 2023, les activités de Google dans ce domaine ont représenté 14,3 millions de tonnes de CO2, en augmentation de 48 % depuis 2019. Les différents acteurs liés à l'environnement appellent donc à mieux réguler l'intelligence artificielle en la rendant plus verte. Cela risque toutefois de prendre du temps. Amazon envisage un bilan carbone négatif d'ici 2040, dix ans après Microsoft. D'ici là, les différentes entreprises du secteur technologique cherchent plutôt à réduire le gaspillage d'eau, puisque les serveurs sont très énergivores.Quant aux forfaits avec une grande quantité de données, pas de panique, même si certains politiques ont abordé ce sujet auparavant. C'est le cas de Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Éducation nationale sous François Hollande, qui avait appelé à mettre en place « un rationnement d'internet ».
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