Donald Trump signe un décret interdisant le télétravail aux fonctionnaires fédéraux avec effet immédiat. Cette décision s'aligne sur la position d'Elon Musk, qui prône le retour au bureau à temps plein. Cette nouvelle politique suscite la controverse parmi les employés et les spécialistes du marché du travail.
Les États-Unis connaissent une nouvelle offensive contre le télétravail, cette fois-ci non pas de la part d'une grande entreprise désireuse de ramener ses employés au bureau, mais de Donald Trump lui-même. L'un des premiers décrets signés par le nouveau président américain interdit le télétravail aux fonctionnaires fédéraux « avec effet immédiat ».
« Le texte impose aux fonctionnaires fédéraux de revenir travailler au bureau à plein temps avec effet immédiat », a déclaré un responsable au micro, tandis que Donald Trump brandissait un document signé de sa main dans une grande salle de la capitale accueillant des milliers de ses partisans célébrant son retour au pouvoir. « Les chefs de tous les départements et agences (...) doivent, dès que possible, prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux dispositions organisant le télétravail et demander aux employés de retourner aux postes qui leur sont assignés à temps plein », précise la Maison Blanche sur son site internet. \Des dérogations peuvent être accordées par les chefs de départements et agences, selon la Maison Blanche, qui précise que ce décret sera mis en œuvre « conformément au droit applicable ». En signant ce décret, Donald Trump s'aligne à 100% sur la position très hostile d'Elon Musk sur le télétravail. Celui qui est chargé d'une mission consultative au gouvernement sur les économies à faire dans l'administration, avait suggéré de revenir sur le principe du télétravail, ce qui « entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires » au sein d'une administration jugée trop lourde et dispendieuse. En tant que patron de Tesla, il avait été très clair sur la question auprès de CNBC : « Le télétravail n’est plus admissible, les employés doivent passer un minimum de 40 heures par semaine au bureau ». Et d'ajouter : « les employés qui ne s’aligneront pas peuvent déjà penser à aller chercher du travail ailleurs ». Elon Musk ne s'éloigne d'ailleurs pas vraiment de la position de nombreux patrons de grands entreprises américaines, notamment de la tech, qui veulent en finir avec le « remote ». Chez Amazon, les ingénieurs et employés administratifs ont dû revenir cinq jours par semaine en ce début d'année. L'an passé, c'est le géant bancaire JPMorgan qui a signé l'arrêt de mort du télétravail. \Fin 2024, environ un tiers des entreprises américaines exigeaient une présence à plein temps, 38% avaient une approche hybride et moins de 30% laissaient leurs employés choisir, selon le « Flex Index », une étude réalisée par Scoop, société de solutions informatiques. Ces décisions passent mal chez les salariés. Plus de 90% des salariés d'Amazon se disent mécontents, d'après un sondage du réseau social professionnel Blind. Sur des forums de Reddit, des utilisateurs racontent avoir renoncé à postuler chez le géant du commerce en ligne à cause de cette règle. « C'est vraiment décevant, j'avais l'impression qu'on faisait tellement de progrès, et que le télétravail devenait la norme dans le pays », se lamente Curtis Sparrer, patron d'une agence de communication et pionnier du télétravail. « C'est la marque d'un manque de confiance implicite, comme s'il fallait voir les gens pour s'assurer qu'ils accomplissent leurs tâches », détaille-t-il.
Politique TELETRAVAIL DONALD TRUMP ELON MUSK EMPLOI ADMINISTRATION AMERICAINE
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