Après avoir dramatisé les enjeux de la 'guerre' contre le Covid, Emmanuel Macron a opté pour 'une communication politique qui vise à desserrer l’étau d’anxiété qui corsète la population'
“Depuis le début de la pandémie, 100.000 Françaises et Français ont succombé au virus. Nous avons tous une pensée pour leurs familles, leurs proches, pour les enfants qui ont perdu un parent ou un grand-parent, les fratries endeuillées, les amitiés fauchées”, a tweeté Emmanuel Macron. Avant de promettre: “nous n’oublierons aucun visage, aucun nom”.
Au sommet de l’État, le terme avait aussi disparu. Dans sa dernière allocution, Emmanuel Macron a préféré l’euphémisme, en évoquant les 100.000 familles “endeuillées”, sans référence explicite à la mort. “Il énumère en un long paragraphe morbide les séquelles du Covid long, les hospitalisations, les déprogrammations et surtout peint un tableau sinistre du futur si rien n’est fait: ‘le tri entre les patients à l’hôpital’, ’400.000 morts supplémentaires’. Puis plus rien sur les morts”, observe auprès du Cécile Alduy, chercheuse associée au CEVIPOF, spécialiste de l’analyse du discours politique.
Il est vrai qu’à cette période, de nombreuses études sur le moral déclinant des Français faisaient craindre à l’exécutif un refus du consentement des restrictions sanitaires, ce que les imagesne faisaient que renforcer. Dans les couloirs ministériels, “l’acceptabilité” des futures mesures à prendre était d’ailleurs martelé comme un mot-clé.