TRIBUNE – ✍️ Au nom du vide, du sacré et des statues non covidées Après une demi-année d’hibernation forcée, les institutions muséales souffrent d’être vides. Comment trouver le moyen d’à nouveau les pénétrer ?
Après une demi-année d’hibernation forcée, les institutions muséales souffrent d’être vides. Comment trouver le moyen d’à nouveau les pénétrer ?Josselin Guillois, EcrivainLes musées sont en péril. Ce n’est pas nouveau. Prenons notre totémique Louvre : en 1871, il a bien failli s’évaporer.
Car les musées souffrent d’être vides. Portes closes depuis fin octobre. Une demi-année d’hibernation forcée. Musées en jachère. Des expositions, très coûteuses, sont restées sans visiteurs. Ainsi de la plus attendue de la saison dernière :au Centre Pompidou.
«On va passer d’un Louvre au budget de 240 millions d’euros avec 2 300 salariés à un cycle déflationniste»,L’Etat a promis une enveloppe de 334 millions d’euros pour la reprise d’activité des musées en difficulté, mais le milieu sait que ce sera insuffisant. Alors quoi ? Vendre des œuvres ? Ils font ça aux Etats-Unis.
Pourquoi se renfermer entre quatre murs alors que les terrasses des bistrots vont se parer de tous leurs appâts estivaux ? Pourquoi retourner aux musées ? Par citoyenneté ? Oui, bien. Pour rincer sa dépression ? Oui oui, très bien. Pour se cultiver ? Ben tiens. Pour frimer ? Allez. Ces raisons ne sont pas mauvaises. Chacun les siennes.Gladiateur Borghese.