Suite à l'accident tragique impliquant un bus scolaire, le ministre des Transports annonce le renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment en ce qui concerne l'usage de stupéfiants. Malgré l'absence de technologie équivalente à l'éthylotest pour détecter les stupéfiants, la FNTV met en avant les contrôles de police et les tests salivaires aléatoires effectués par les entreprises. Des ateliers de sensibilisation et des enquêtes administratives sont également mis en place pour renforcer la sécurité routière.
Jeudi, un accident de bus scolaire près de Châteaudun, dans l'Eure-et-Loir, a coûté la vie à une adolescente de 15 ans. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a annoncé le renforcement des contrôles des chauffeurs, en particulier en ce qui concerne l'usage de stupéfiants , suite à la révélation selon laquelle le conducteur, âgé de 26 ans, avait consommé du cannabis avant l'accident. Des analyses sanguines ont confirmé un premier test salivaire réalisé la veille.
\Philippe Tabarot a déclaré : « Nous allons mener un certain nombre d'actions pour opérer des contrôles de plus en plus importants. Malheureusement, ce qui avait été fait contre l'alcool auprès d'un certain nombre de chauffeurs il y a quelques années, devra se faire au niveau des stupéfiants. » Mais comment rendre cela réalisable concrètement ? Les moyens technologiques actuels sont limités. Un dispositif équivalent à l'éthylotest antidémarrage, qui empêche le démarrage du véhicule en cas de taux d'alcoolémie supérieur à la limite légale, et qui est déjà obligatoire dans les bus scolaires, n'existe pas pour les stupéfiants. \Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), affirme : « Aujourd'hui, ça n'existe pas, on n'a pas la technologie pour le faire. » Cependant, elle ajoute qu'il existe des recherches en cours sur des volants capables de détecter la consommation de stupéfiants à travers la sueur et des prototypes de caméras capables de repérer des mouvements anormaux. Mais pour le moment, aucune solution concrète n'est disponible. Alors, quelles sont les possibilités avec les moyens actuels ? Ingrid Mareschal explique que de nombreux contrôles de stupéfiants sur route sont effectués par les forces de l'ordre. Les entreprises réalisent également des tests salivaires aléatoires, avant la prise de service et la prise du volant, sans prévenir les conducteurs. Pour compléter ces contrôles, une convention a été signée avec le ministre de l'Intérieur et la FNTV pour renforcer la prévention et l'information, notamment à travers des ateliers de sensibilisation qui abordent l'incompatibilité de la conduite sous l'influence de stupéfiants avec le métier. Il est également possible, lors de l'embauche, de demander une enquête administrative sur un candidat afin de savoir s'il est compatible ou non avec le métier. « S'il a déjà été arrêté pour trafic ou conduite sous l'empire de stupéfiants, s'il a déjà eu un retrait de permis, nous pouvons le savoir et dans ce cas, on rend un avis négatif », assure-t-elle. Selon elle, la profession est l'une des plus suivies pour être la plus « sûre », étant donné la responsabilité du transport de personnes. « Nous sommes extrêmement favorables aux renforcements des contrôles sur les routes et dans les entreprises pour davantage de sécurité », insiste-t-elle. Selon l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière, le taux d'accident corporel impliquant un autocar en France était de 0,2 % en 2022.
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