Airbus se présente comme le premier groupe de défense européen. Mais la part du chiffre d'affaires réalisé dans la défense ne pèse plus que 15 % de l'activité du groupe, contre 30 % il y a dix ans. Un plan de suppression de 2.665 postes a été engagé avant même la crise du Covid.
Depuis des années, Airbus attend de nouveaux contrats pour son avion de chasse Eurofighter qui sont sans cesse retardés. Airbus regrette sans doute aujourd'hui d'avoir pratiquement tout misé sur son activité d'avions civils au détriment de son offre dans la défense.
Avec 10,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019, Airbus Defense and Space pèse à peine 20 % de l'activité d'Airbus. Et le groupe a beau toujours se présenter comme le premier acteur de défense européen, sa commande militaire, en incluant les hélicoptères des armées, ne pèse plus que 15 % de l'activité du groupe, contre 30 % il y a dix ans et contre près de 40 % chez Boeing !Airbus va supprimer 15.
La réussite de ses avions civils, l'échec de la reprise de BAE Systems en 2012 à la suite du veto de l'Allemagne et les déboires de l'A400M expliquent cette situation qui rend le groupe plus vulnérable en cette période de crise du transport aérien que Dassault ou Thales dont les activités entre les secteurs civils et militaires sont plus équilibrées.Trop petite, l'activité défense est aussi trop peu profitable.
Ces suppressions de postes, qui s'ajoutent à celles annoncées par Airbus « civil », devraient se faire pour l'essentiel sans licenciement. Les négociations avec les syndicats sont en cours. Celles-ci concernent un peu plus la branche défense que la branche spatiale. Dans le spatial, des plans ambitieux ont été annoncés à Bruxelles, mais la concrétisation du budget spatial européen reste encore en suspens.
Dans l'immédiat toutefois, le groupe compte sur le lancement de l'Eurodrone pour nourrir ses chaînes de production entre maintenant et 2028. La décision d'investir dans ce programme européen de 7 milliards n'est toutefois toujours pas débloquée, faute d'accord entre les quatre pays clients : France, Allemagne, Italie et Espagne.
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