Adrien partage ses souvenirs du but marqué à Nice, un moment marquant qui a marqué son entrée en L1. Il évoque également ses contacts avec ses anciens coéquipiers du TFC et son impression de ne pas être dépaysé avec la présence de joueurs turcs au club.
Adrien , si on vous dit 20 août 2011… Ah… ma bicyclette à Nice . Tout de suite avec la date, je tilte. Super-souvenir, évidemment. Mon tout premier but en L1, en plus. Il m’est cher. Deux jours après, j’aurai 20 ans. Ça faisait donc beaucoup pour une seule soirée (sourire). 'On ne va pas se mentir, je rate mon contrôle…' Vous pouvez nous le raconter de nouveau, ce fameux but ? Avec plaisir. C’est le début du Championnat, la troisième journée je crois bien.
On est menés 1-0 depuis la demi-heure de jeu. On va bientôt entrer dans le temps additionnel, donc on pousse pour égaliser. C’est Moussa (Sisssoko) côté gauche dans la surface de réparation, il me voit et me glisse le ballon en retrait entre le point de penalty et la demi-lune. On ne va pas se mentir (rires), je rate mon contrôle du gauche, la balle s’élève, elle est derrière moi ; alors je tente le retourné. Voilà. Jackpot (1-1, 90e). Je suis chanceux car ma volée du droit va se ficher au ras du piquet, avec rebond. Puis la pelouse est mouillée, le ballon fuse… On se rappelle encore de votre course carrément extatique à la Giresse contre l’Allemagne au Mondial-82 sur son but du 3-1 lors de la prolongation en demi-finale… Oui. Je suis comme un fou. Les nerfs en boule, il faut que ça sorte. L’adrénaline prend le dessus. Je ne sais pas trop ce que je fais, en fait. Je me revois courir vers le banc et sauter sur tout le monde. Quelle première réalisation, en effet, et vous n’êtes pas au bout de vos émotions ! Clairement. Sur l’engagement, Nice obtient un penalty et Ali (Ahamada), mon grand copain, le sort (94e). On tire le nul. Dans ce bon vieux Stade du Ray à l’ancienne, à l’anglaise. J’adorais y jouer. Résultat : vous avez l’honneur du Canal Football-Club, le lendemain… La cerise sur le gâteau. Une équipe était venue chez moi, à Toulouse, me filmer. Et vous aviez fait marrer tout le plateau en affirmant avoir revu votre but plus de 50 fois. C’est vrai. Déjà avant de reprendre l’avion, à l’aéroport. Puis la famille et les amis m’envoyaient également des messages de félicitations avec la vidéo du but… que je ne pouvais m’empêcher de re-regarder. En boucle. De toute façon, ce n’est pas compliqué : j’étais trop excité, j’ai passé une nuit blanche. Un rêve d’enfant de jouer en pro et de marquer, quoi. Alors de cette manière, vous imaginez… Est-ce le plus beau but de votre carrière ? (il marque une pause) Je ne sais pas… J’en ai inscrit quelques-uns pas mal aussi. Toujours avec le Tef (11 buts et 19 passes en 163 matchs TCC). J’en ai deux en mémoire. Le premier au Stadium face à Sochaux, un coup franc des 20-22m dans l’axe, pleine lucarne gauche qui rentre avec l’aide de l’équerre . Le second, c’est dans le derby à Bordeaux, au Matmut-Atlantique : je discerne encore parfaitement l’action, une-deux Somalia/Doumbia, aile gauche, j’hérite de la balle aux 25m, petit contrôle puis frappe enroulée lunette opposée . Ironie, ce sera là votre dernier en L1 avec Toulouse… Bon, allez, à y réfléchir, je vais tout de même classer ma bicyclette niçoise en Top N°1. Rien que pour le côté émotion. Avez-vous gardé des contacts de vos années violettes ? Bien sûr. Une sacrée bande de potes. J’ai au téléphone Pantxi (Sirieix), Étienne (Didot) par message, il y a dix jours Steeve (Yago) est venu sur la péninsule, on s’écrit aussi avec Marcel (Tisserand) et Tango (Doumbia)… Je persiste et signe : l’autre Étienne (Capoue) était le plus doué et Dédé (Gignac) le plus fou. Que des phénomènes dans le vestiaire ! 'Je ne suis pas dépaysé avec la colonie turque au Téfécé !' Vous suivez toujours les matchs du TFC ? Dès que jeux car, souvent, on joue au même moment. Puis – il rigole – je ne suis pas dépaysé puisqu’il y a une petite colonie de joueurs qui évoluaient en Turquie la saison dernière avec King et Zajc (Fenerbahçe) plus Akdag (Göztepe).
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