Le premier ministre, Michel Barnier, a annoncé dimanche 22 septembre vouloir faire de la santé mentale la grande cause nationale de l’année 2025, alors que la psychiatrie française est en crise, confrontée à un manque de praticiens et de lits d’hôpitaux, et que le nombre de patients augmente.
Une grande cause nationale est un moyen d’envoyer un message fort à toute la société et d’inviter à la mobilisation collective. Dans le cas de la lutte contre les violences faites aux femmes, grande cause nationale en 2018, cette mise en avant a permis de prendre conscience des violences, mais aussi de comprendre qu’elles prennent racine dans les inégalités entre les femmes et les hommes et que ces inégalités irradient toute la société.
C’est ce qu’il s’est passé avec le Grenelle contre les violences conjugales, en 2019. Ces discussions ont donné lieu à une grande mobilisation y compris dans les territoires mais, en réalité, il y a peu de moyens engagés. On n’a pas senti une vraie volonté de changer radicalement les choses et de faire en sorte qu’il y ait un avant et un après.
Ériger la santé mentale en grande cause nationale était une demande que beaucoup de professionnels, dont moi-même, avaient formulée il y a près d’un an dans une tribune parue dans. La nouvelle nous donne donc satisfaction, mais son intérêt dépendra de l’énergie et des moyens qu’on y met.
Le deuxième enjeu est plus opérationnel puisqu’il faudrait que cette meilleure représentation s’accompagne de moyens financiers permettant d’améliorer les soins et la prévention, en particulier chez les jeunes. Mieux les accompagner nécessite de mobiliser des ressources, du temps, des professionnels.
Aujourd’hui, les structures sont tellement saturées que des patients attendent plusieurs jours aux urgences. D’autres voient leur séjour écourté pour libérer des places. Mais la priorité selon moi reste l’hébergement des personnes souffrant de troubles psychiques sévères et chroniques. Faute de structures dédiées, beaucoup passent des années sur un lit d’hôpital, parce qu’elles n’ont nulle part où aller.
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